Les 13 compagnies privées réclament les mêmes avantages que M'dina Bus. Elles refusent le plan de partage des lignes proposé par la ville. Les Casablancais attendent avec impatience le 1er novembre 2004, date de démarrage de M'Dina Bus, la nouvelle société de transport urbain. Le transporteur qui va travailler en lieu et place de la RATC devrait, en principe, assurer un service de qualité sur les 146 lignes héritées de l'ex-régie. Mais à la veille de son démarrage, ce sont les sociétés privées de transport urbain qui montent au créneau en engageant un bras de fer avec les autorités de la ville, avec laquelle elles sont liées par une convention qui court jusqu'en 2009. Les privés réclament, entre autres, l'importation hors droits de douane de bus neufs ou d'occasion Une belle pagaille en vue : personne ne sait comment sera organisée l'exploitation conjointe des lignes actuelles. Certes, les autorités de la ville ont déjà adressé aux sociétés privées un document visant à organiser cette exploitation commune, mais celui-ci a été rejeté en bloc. Ces privées demandent carrément une révision de la convention pour pouvoir bénéficier des mêmes avantages que la nouvelle société. Parmi ces avantages, il y en a un de taille, en l'occurrence l'importation hors taxes et hors droits de douane d'autobus, y compris d'occasion. Cette requête n'est pas acceptée par les autorités qui la considèrent comme exceptionnelle. Or, la CTR (Confédération des transporteurs routiers), section transport urbain, ne l'entend pas de cette oreille. Son président, Saâd Raissi, qui affirme parler au nom de 13 sociétés sur les 15 en activité, est catégorique : «Nous sommes en situation de concurrence déloyale, et cette situation a été créée par les responsables de la ville qui oublient que nous sommes aussi concessionnaires». De plus, ajoute-t-il, «l'importation d'autobus d'occasion va nuire fortement à l'industrie nationale de la carrosserie». Ces accusations sont catégoriquement rejetées par le camp adverse. Selon une source proche du dossier, «ces concessionnaires sont incapables d'assurer un transport de qualité. De plus, ils ne respectent même pas le cahier des charges en décidant unilatéralement d'augmenter le prix du ticket. Il faut savoir par ailleurs que, même en unissant leurs efforts, les carrossiers marocains ne pourront pas mettre dans le circuit plus d'une trentaine de véhicules par mois». Pour Saâd Raissi, la hausse du prix du ticket est parfaitement légale dans la mesure où la demande a été faite aux autorités qui «n'ont pas jugé utile d'y répondre». Dans ces conditions, il y a fort à parier que la concurrence va continuer de se faire de manière sauvage, avec des prix différents, une qualité de service différente, notamment pour ce qui est des fréquences et du confort. Déjà, certains autobus privés ont été repeints en vert et blanc, couleurs proches de celles de M'Dina Bus (voir photo) Certaines sociétés en ont profité pour peindre leurs bus aux couleurs de M'dina Bus, ajoutant ainsi à la confusion.