Forte chute du marché des spiritueux et de la bière, la demande de vins se stabilise. Les recettes collectées au titre de la TIC fondent de 11% à fin juin. De janvier à juin, les ventes légales d'alcool ont reculé de 7,6% par rapport à la même période de l'année dernière, à 424 404 hectolitres. Ce sont les spiritueux qui sont les plus touchés avec une chute de 14,33%, à 33 025 hl. Dans le même temps, le volume de bières écoulé est passé à 270 864 hl, soit une baisse de 10%. Quant au vin, il a affiché une légère progression de 0,7%, à 120515 hl. Bien que la baisse des ventes soit moins importante qu'en 2014, les opérateurs restent pessimistes quant à l'avenir. En effet, il s'agit de la quatrième année consécutive. De 2012 à 2015, les volumes ont fléchi de 19%. Chez les enseignes de la grande distribution, on assure que le niveau des ventes actuel est maintenu uniquement grâce aux promotions, programmées à l'initiative des industriels et devenues presque permanentes depuis deux ans. Cette politique sera maintenue durant cet été. Même le circuit traditionnel (épiceries) est impliqué. L'objectif à long terme est de récupérer la clientèle qui s'est tournée vers le circuit informel. Dans l'immédiat, il s'agit d'effacer le retard accusé durant les six premiers mois de l'année. Les ventes ont atteint leur niveau le plus bas entre mai et la troisième semaine de juillet, période qui a coïncidé avec Chaâbane et Ramadan. Elles ont repris «à partir du troisième jour de la Fête», confirme une source du secteur. Auprès des Brasseries du Maroc, l'on avance que la baisse du premier semestre a été partiellement comblée durant les 10 jours qui ont suivi la fin de Ramadan et qu'elle n'était plus que de 4% au 28 juillet. En revanche, les importateurs de spiritueux ont toujours du mal à redresser la barre des ventes. D'après eux, jour après jour, le circuit informel gagne du terrain sur le segment des alcools forts malgré les contrôles de la police. Ils sont d'avis que la baisse de la taxe intérieure de consommation est la seule mesure à même de relancer le secteur. Pour motiver leur demande, ces opérateurs soulignent que l'Etat est également perdant. Compte tenu du recul des volumes, les recettes collectées au titre de la TIC sur les bières, les spiritueux et les vins au cours du premier semestre ont chuté de 11,2%, à 499,6 MDH. Les opérateurs indiquent par ailleurs que le changement des horaires d'ouverture des débits de boissons alcoolisées et des bars à Casablanca, qui génère 30% de la demande, risque d'augmenter les difficultés. Ils prévoient une baisse de près de 10% sur les volumes vendus aux restaurants, pubs et cabarets de la ville. En revanche, «le repli ne peut dépasser les 5% pour les épiceries et grandes surfaces, étant donné que plus de 90% des ventes des caves se font entre 16h et 20h», explique un professionnel.