Inauguré le 14 janvier dernier par S.A.R le Prince héritier Moulay Hassan, le studio d'enregistrement Hiba offre aux musiciens un bel espace de travail à Casablanca et des équipements impeccables pour réaliser leurs singles et albums. «Tout ça m'a l'air fantastique ! Je n'ai plus d'excuses, désormais, pour ne pas enregistrer ma musique», s'exclame un internaute sur la page Facebook du Studio d'enregistrement Hiba, ouvert depuis le 15 janvier au quartier Bernoussi de Casablanca. Dans ce bel espace de 1 500 mètres carrés à la décoration épurée et arty, les musiciens disposent d'un vaste studio d'enregistrement – 57 mètres carrés et 7 mètres de hauteur – où trône un piano acoustique aux côtés d'instruments de toutes sortes. En régie, les ingénieurs du son pilotent une console numérique dernier cri. Les répétitions peuvent se faire dans deux cabines d'enregistrement dûment équipées. «L'idée principale, c'est la professionnalisation du métier d'artiste, explique Jamal Abdennasser, le directeur du studio. À bas le bricolage, nos talents doivent disposer de structures artistiques adéquates qui leur permettent de créer dans des conditions optimales», poursuit l'acteur culturel, qui n'est pas peu fier de proposer à ses clients des bureaux de production artistique et rien moins qu'une régie-vidéo pour la captation de leurs sessions d'enregistrement. Mieux : ils peuvent même résider et se restaurer sur place, «dans l'une des cinq suites que compte notre établissement». Une prestation complète, en somme. Mais pourquoi avoir choisi le quartier de Bernoussi? Pour favoriser la mixité sociale, peut-être ? La réponse est plus prosaïque : «Cet univers industriel nous plaît bien. Nous aimons particulièrement la situation stratégique du lieu, à l'entrée de Casablanca, la facilité d'accès pour les gens de Rabat mais aussi pour ceux qui viendraient de l'aéroport Mohammed V». Cela dit, les habitants du quartier ne seront pas pour autant évincés: Jamal Abdennasser leur promet «masterclasses et autres rencontres avec des professionnels de la musique», et plus tard, peut-être, «des sessions de formation au métier de technicien du son». Mais n'oublions pas la vocation majeure de ce site, insiste le directeur : «Les artistes professionnels, qui viennent avec des projets bien ficelés, sont vraiment notre cible principale. Ils sont venus nombreux lors des journées portes ouvertes et nous ont déjà proposé plein de choses». Combien cela va-t-il leur coûter ? Jamal Abdennasser ne révèle pas les tarifs de son studio pour le moment: «Ça dépend de ce qu'ils voudront faire. Certains viendront avec un single finalisé, qui ne nécessitera qu'un ou deux jours d'enregistrement. D'autres voudront enregistrer un album tout entier, cela pourra prendre une semaine à un mois, voire plus». Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas de gratuité. «Nous sommes une fondation à but non lucratif, nous ne cherchons pas à gagner de l'argent mais nous n'allons pas faire de la concurrence déloyale aux studios privés existants, prendre leur marché. Nous serons même un peu plus chers ».