Ramadan, les examens scolaires et l'instabilité du climat expliquent la baisse des ventes. Les soldes ont été avancées d'une semaine pour booster les achats. Les maillots de bains, les shorts et t-shirts en tête des ventes d'été. Début d'été plutôt morose sur le marché de l'habillement. Les enseignes, aussi bien nationales qu'étrangères, signalent un tassement de la demande par rapport à la même période des années antérieures. «Habituellement entre juin et juillet, les ventes connaissent une évolution parce que les gens préparent leur départ en vacances ou bien achètent des vêtements pour l'été. Cette année, la demande n'est pas au rendez-vous!», explique le gérant d'une enseigne étrangère au quartier Mâarif à Casablanca. La morosité est également signalée dans les boutiques du Morocco Mall et de Anfa Place. Pour encourager les ventes, les enseignes n'ont pas hésité à avancer les soldes d'une semaine à peu près par rapport aux années passées. Et certains gérants soulignent que «cette année, plusieurs enseignes sont restées en solde pour une partie de leur collection alors que normalement les soldes s'arrêtent à la fin du mois de janvier et ne reprennent qu'à la fin juin». Comment expliquer cet essoufflement de la demande? Les enseignes interrogées avancent trois facteurs : l'instabilité du climat, les examens scolaires et Ramadan. Selon ces mêmes sources, l'instabilité du climat a quelque peu perturbé la mise en boutique des collections d'été. «Normalement à la fin du mois de mai, nous mettons nos articles d'été. Mais cette année, il y avait encore des pluies et des perturbations climatiques. Les clients ont donc différé leurs achats», explique les responsables d'une enseigne française. Les MRE ou la clientèle subsaharienne pour sauver la saison Deuxièmement, les examens scolaires qui ne se termineront globalement que vers la mi-juillet, voire plus tard, contribuent aussi au tassement de la demande. Les ventes reprendront peut-être dans quelques semaines, mais une partie de la saison d'été est déjà perdue. Chez certaines enseignes, on souligne qu'il est prévu un recul de 15 à 20% par rapport aux trois dernières années. Ramadan qui débutera en cette fin de mois n'arrange pas les affaires des commerçants. «Les familles auront d'autres dépenses, essentiellement alimentaires, qui se feront au détriment de l'habillement. On espère une reprise à la veille de l'Aïd Al Fitr. Le problème est que la fête coïncidera avec le départ en vacances, ce qui risque de différer les achats de vêtements», disent les gérants de boutiques. Les ventes durant cette période portent essentiellement sur les maillots de bain, les shorts, t-shirts, robes et pantalons en tissus légers (coton, imprimé, lin ou encore du satin). Selon les professionnels, les maillots, shorts et autres t-shirts arrivent en tête des ventes. Suivent les pantalons et robes avec 40% des ventes. Les achats sont en majorité effectués par les femmes, les adolescents et les enfants. Pour les hommes, l'achat de maillots de bain se fait généralement une année sur deux. Alors que femmes et enfants renouvellent annuellement leur maillot. Ils tiennent également à avoir, chaque été, les derniers modèles et coloris de t-shirts, shorts, les robes de plage et sandales notamment les tongs. Autres articles demandés : les paréos, les casquettes et serviettes de plage nouvelle collection. Toutefois, durant les soldes d'été, les magasins proposent des tenues de printemps et même d'hiver (vestes, blousons, chemisiers…). «Les réductions sont intéressantes, de 30 à 70%, et nos clients veulent en profiter même si ce sont des anciens modèles», précisent les diverses enseignes interrogées. Comme la clientèle locale semble avoir d'autres soucis, les commerçants gardent espoir, misant sur l'arrivée des MRE ou des familles africaines qui viennent faire du shopping au Maroc.