Cette unité sera la deuxième du genre au Maroc après celle d'Afourer. Le montage financier, finalement bouclé en juin dernier, aurait retardé la mise en oeuvre du projet. Ce type de centrales permet à la fois de produire de l'énergie et de stocker celle des centrales lorsque la consommation est basse. On se réactive du côté de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Le projet de construction d'une deuxième station de transfert d'énergie par pompage (STEP) dans la région d'Agadir, près du barrage d'Abdelmoumen, ressort en effet des cartons. On apprend ainsi de source sûre au sein de l'ONEE que l'appel d'offres relatif à la construction de cette STEP sera lancé dans les prochaines semaines, «probablement à la fin du mois de novembre». Et pourtant, le projet a enregistré un retard si important que l'on aurait pu s'attendre à ce que l'initiative soit finalement abandonnée. L'appel d'offres devait en effet être initialement lancé fin 2008 pour que les travaux puissent démarrer en 2009 et que la station soit opérationnelle en 2012. Dans le nouveau calendrier, l'ensemble de ces étapes est finalement retardé de 4 ans. Les travaux devraient donc démarrer en 2013 et la mise en service est prévue pour 2016. D'après les responsables de l'ONEE en charge du projet, le montage financier semble avoir retardé le projet dans son ensemble. La BEI et la BAD sont les principaux bailleurs de fonds Les choses ont fini par se décanter puisque le financement a été bouclé l'été dernier grâce à la participation de la Banque africaine de développement (BAD), approuvée le 13 juin dernier. Pour rappel, la Banque européenne d'investissement (BEI) a déjà donné son accord en 2007 pour financer la STEP d'Abdelmoumen, et ce, dans le cadre d'un prêt de 150 millions d'euros, soit près de 1,62 milliard de DH, signé avec l'ancien ONE pour ses projets hydroélectriques qui comprennent la «création et l'extension de projets hydroélectriques, notamment la réalisation d'une STEP à Abdelmoumen, l'extension de la STEP d'Afourer et la réalisation d'une usine hydroélectrique à Tillouguit». De la même façon, la BAD a donné son accord en juin dernier pour un prêt d'environ 3,84 milliards de DH pour le financement du programme intégré éolien, hydraulique et électrification rurale incluant la STEP d'Abdelmoumen et les centrales hydro-électriques de M'Dez et El Menzel. La BAD finance ainsi «les travaux de génie civil, la route d'accès, les équipements électriques, électromécaniques et hydromécaniques de l'usine et le réseau électrique d'évacuation de l'énergie qui sera produite». Accolée à la retenue du barrage d'Abdelmoumen, la STEP du même nom sera donc la deuxième que compte le Maroc après celle d'Afourer, construite par Alstom et inaugurée en 2004 dans la région de Béni-Mellal. En attendant son extension, cette dernière, qui a coûté 1,7 milliard de DH, produit 460 MW, soit 8% de la puissance électrique nationale installée. Quant à la future STEP d'Abdelmoumen, elle produira 350 MW et permettra ainsi d'alimenter en électricité une grande partie de la région. Le principe de la STEP d'Abdelmoumen, comme toutes les STEP, consiste en deux réservoirs d'eau d'une capacité de 1,2 million de m3 chacun, disposés l'un au-dessus de l'autre et reliés par un pipeline de 576m. C'est ainsi que les deux réservoirs se renvoient l'eau grâce à une technique simple de va-et-vient. Ce type de centrales hydroélectriques permet donc à la fois de produire de l'énergie et de stocker celle produite par d'autres types de centrales lorsque la consommation est basse grâce au mode pompage et de la redistribuer lorsque la consommation connaît un pic, notamment la nuit. De cette façon, la STEP permet de pallier les aléas des énergies renouvelables, totalement intermittentes. Raison pour laquelle l'ONEE mise entre autres sur les bénéfices des STEP. En espérant que les projets futurs, s'il y en a, mettront moins de temps à se concrétiser.