L'Office national national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) a apporté des modifications substantielles à l'Appel à manifestation d'intérêt relatif à la réalisation du projet stratégique de la liaison très haute tension sud-centre de 3 GW, devant relier Dakhla à Casablanca. Un nouveau mode de réalisation du projet a notamment été introduit. Suivez La Vie éco sur Telegram Après avoir été reporté à maintes reprises, l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour la réalisation du projet de liaison électrique très haute tension de 3 GW entre le sud et le centre du Maroc semble enfin sur les bons rails. L'ONEE a en effet apporté des modifications importantes à cet AMI, regroupées dans un addendum. Une nouvelle date de remise des prix, à savoir le 15 octobre, a par ailleurs été fixée pour les concurrents intéressés. «Cet addendum a pour objet de clarifier les critères de préqualification des candidats autorisés à participer à l'Etape 2 (c'est-à-dire l'appel d'offres pour sélectionner le candidat qui conclura le contrat, Ndlr) et d'introduire un nouveau mode de réalisation du projet», souligne l'Office. Deux schémas proposés En effet, l'une des principales modifications de l'AMI concerne le mode de réalisation du projet. Ainsi, en plus du «schéma Boot», prévu initialement, s'ajoute désormais le «schéma EPC». Les concurrents pourront opter pour l'un de ces deux schémas. Ainsi, dans la configuration «Boot», le candidat retenu in fine sera en charge du développement, de la conception, du financement, de la construction, de l'exploitation et de la maintenance du projet dans le cadre d'un contrat de type build-own-operate-transfer à conclure avec l'ONEE-Branche électricité. Dans la configuration «EPC», le candidat retenu in fine sera en charge de la conception, de la construction et de la mise en service du projet dans le cadre d'un contrat de construction clé en main (EPC), et éventuellement de certains aspects de la maintenance du projet dans le cadre d'un contrat de maintenance long terme (LTSA) incluant des engagements de maintenance élargis. Les candidats peuvent soumettre un dossier d'expression d'intérêt et de préqualification pour la réalisation du projet dans le cadre du schéma Boot, du schéma EPC ou pour chacun des deux schémas, précise-t-on. "L'ONEE décidera à sa discrétion de la structure de réalisation du projet (schéma Boot ou schéma EPC) et, le cas échéant, de la technologie retenue (HVDC ou HVAC), au plus tard à la date d'émission de l'appel d'offres», souligne l'Office. Un projet en deux phases Une autre modification apportée à l'AMI initial concerne le séquençage du projet. Ce dernier sera désormais réalisé en deux phases. La première porte sur la réalisation d'une liaison électrique d'une capacité de 1.500 MW sud-centre à mettre en service dans les plus brefs délais, lesquels seront déterminés lors de l'émission de l'appel d'offres. La seconde phase porte sur la réalisation d'une liaison électrique d'une capacité supplémentaire de 1.500 MW à mettre en service en 2029. Les études topographiques lancées Et attendant les résultats de l'AMI, et afin d'accélérer la réalisation de ce projet stratégique qui doit permettre d'acheminer les énergies renouvelables produites dans les provinces du sud vers le centre et le nord du Royaume, l'ONEE prépare le terrain. Un appel d'offres pour la réalisation d'études topographiques relatives aux lignes aériennes de la future liaison vient d'être lancé. Selon l'Office, cette étude vise à déterminer les tracés optimaux des lignes Très haute tension en vue d'anticiper les contraintes géographiques et identifier et délimiter les sites devant abriter les stations terminales au sud et au centre. Les études, dont le coût est estimé à 8,4 millions de dirhams, seront scindées en trois lots, répartis sur les tronçons reliant Oued Lekraâ, Tan Tan, Marrakech et Mediouna. Rappelons que l'un des intérêts majeurs de cette liaison est notamment d'alimenter la future station de dessalement de Casablanca en énergies renouvelables. Comme l'a rappelé le Souverain à l'occasion du discours du Trône, «pour produire de l'eau, les stations de dessalement doivent être alimentées avec de l'énergie propre». C'est pourquoi, a-t-il ajouté, «il faut accélérer la réalisation du projet d'interconnexion électrique qui vise à acheminer l'énergie renouvelable, à partir des provinces du sud, vers le centre et le nord».