D'octobre 2010 à février 2011, il a été enregistré 24 829 accidents, dont 6 735 hors périmètre urbain et 18 094 à l'intérieur des agglomérations urbaines. Décès, blessés graves et légers : le nombre de victimes est en baisse. Le nouveau code la route, entrée en vigueur le 1er octobre 2010, après de longues années de débats, a-t-il eu un effet dissuasif sur le comportement des automobilistes ? Il est prématuré de tirer une conclusion définitive à ce sujet, dans la mesure où la mise en place du nouveau système de contrôle et de sanctions n'est pas encore achevée. Il manque encore beaucoup de radars mobiles et les éthylotests ne sont pas encore là. Néanmoins, les chiffres des accidents de la circulation, des 5 premiers mois (octobre 2010 à février 2011) d'application du code, permettent de mesurer la tendance qui commence à se dessiner. En effet, selon le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), durant la période citée, comparée à la même période de l'année précédente, le nombre d'accidents a baissé de 11,37% s'établissant à 24 829, dont 6 735 (-11,61%) hors périmètre urbain et 18 094 (-11,27%) à l'intérieur des agglomérations urbaines. Sur le total des accidents, 1 187 sont mortels, lesquels sont en aussi en baisse de 8,53%, que ce soit à la campagne où l'on compte 809 accidents mortels (-11,%) ou dans les villes où ce chiffre a atteint 378 (-6,20%). Le nombre de tués s'est ainsi établi durant cette période à 1 374 (-10,78%), dont 982 (-11,53%) en rase campagne et 392 (-8,84%) à l'intérieur des villes. Selon le CNPAC, le nombre de tués par jour est passé de 11,24 à 9,1 entre les deux périodes. A ces victimes, il faut ajouter le nombre de blessés graves qui a aussi régressé de 6,47%, à 4 189. Cette population se répartit comme suit : 2 920 blessés graves dans les accidents qui ont eu lieu en dehors des villes, soit une baisse de 7,68%, et 1 269 en ville, en recul de 3,57%. Ainsi, le taux de gravité des accidents de la circulation représenté par le nombre de tués et de blessés graves pour 100 accidents a aussi baissé globalement de 13,36% entre les deux périodes étudiées. Cette baisse est de 16,97% sur les routes et de 11,71% en ville. Davantage de tués et de blessés graves hors des agglomérations urbaines De ces chiffres, on peut dégager une conclusion importante : les accidents hors du périmètre urbain, même s'ils sont moins nombreux qu'en ville, font presque 3 fois plus de morts et de blessés graves, soit respectivement 982 au lieu de 378 et 2 920 au lieu de 1 269. Ce qui soulève des questions sur le comportement de l'automobiliste marocain, plus respectueux du code de la route en ville qu'en campagne, en raison sans doute de la proximité des agents de contrôle plus nombreux et plus regardants dans le périmètre urbain. Ce qui milite en faveur d'un renforcement du contrôle sur les routes et les autoroutes, notamment pour ce qui est du respect de la vitesse autorisée. Il faut signaler à ce sujet que les statistiques provisoires des accidents de la circulation durant les 12 mois de l'année 2010 avaient déjà montré une évolution à la baisse de toutes les données. Les tendances fournies par le CNPAC témoignent de cette évolution. Le nombre d'accidents avait en effet reculé de 2,38% par rapport à 2009. La baisse était de 7,97% en rase campagne, tandis qu'une stabilisation (-0,10%) avait été constatée en agglomération. Le nombre des tués et des blessés graves s'est globalement replié respectivement de 7,68% et 9,82%. Dans les villes, ces grandeurs ont aussi reculé de 7% et 0,40%, et 7,92% et 12,30% en campagne. Il en est de même pour les blessés légers dont le nombre a baissé de 2,82 en 2010 par rapport à 2009. Ils étaient 0,05% moins nombreux dans les villes et 8,51% en moins dans les campagnes. Enfin, le taux de gravité a connu une baisse de 5,45%, soit 0,07% à la campagne et 7,18% dans les agglomérations urbaines. On signale auprès du CNPAC que si l'on parle de statistiques provisoires pour l'année 2010, et que l'on communique uniquement en termes de tendances et non en nombre de tués et de blessés, c'est pour éviter la confusion dans les esprits entre les chiffres provisoires et définitifs, ces derniers ont besoin de temps pour être validés. En tout état de cause, il semble bien que le code de la route commence à avoir un effet dissuasif, car tous les indicateurs sont aujourd'hui en baisse.