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Istiqlal : qui succédera à Abbas El Fassi ?
Publié dans La Vie éco le 22 - 04 - 2011

La Jeunesse appuyée par une large frange du Conseil national appelle à la tenue d'un congrès avant celui prévu en 2013. Abdelouahed El Fassi, Mohamed El Ouafa, Toufiq Hejira, Nizar Baraka et Saà¢d El Alami, des noms qui reviennent souvent.
Qui aurait pensé que le mouvement des jeunes du 20 Février pouvait ébranler le mastodonte qu'est l'Istiqlal ? Pourtant, ce sont, officiellement, les jeunes du parti qui veulent aujourd'hui la tête de Abbas El Fassi. Lundi 11 avril, un document atterrit sur le bureau du secrétaire général l'invitant, ni plus ni moins, à plier bagage. L'invitation n'a, évidemment, pas été formulée en termes aussi crus, mais il s'agit bel et bien d'un appel au départ. La Jeunesse du parti, soutenue par une large majorité des membres du Conseil national, confie une source du Comité exécutif, a soumis au secrétariat général une motion dans laquelle elle appelle à l'organisation d'un congrès extraordinaire. Et un congrès extraordinaire suppose le départ de Abbas El Fassi, puisque ce dernier, après treize années passées à la tête du parti, ne peut plus prétendre à un nouveau mandat. Déjà, l'Istiqlal a été contraint de remodeler ses statuts, en 2009, pour permettre à Abbas El Fassi de rempiler. Or, aujourd'hui, la donne a changé. Ce ne sont pas seulement les manifestants qui réclament la tête du Premier ministre, mais même au sein de son parti les opposants sont nombreux. «Le Maroc traverse une étape cruciale de son histoire, notre parti ne doit pas rester en marge», explique Abdelkader El Kihel, membre du Comité exécutif et secrétaire général de la Jeunesse istiqlalienne, qui ajoute que «le parti ne peut plus continuer à fonctionner selon des méthodes archaïques alors que l'Etat est en train de moderniser et transformer ses structures». Le Comité exécutif a préféré ignorer cette motion, une première fois, mais devait certainement l'inclure à l'ordre du jour de sa réunion du jeudi 21 avril. De toutes les manières, explique son initiateur, la motion sera discutée à la réunion, samedi 23 avril, du Conseil national.
C'est le Conseil national qui décidera de la tenue ou non d'un congrès avant terme
C'est cette instance qui décidera si le parti pourrait tenir un congrès avant janvier 2013, date à laquelle devrait normalement se tenir son XVIe congrès. Dans quelle sens soufflera le vent ? Nombre d'Istiqlaliens ne souhaitent pas aller aux prochaines élections de 2012 avec la direction d'aujourd'hui… plus par calcul politique que par réel grief envers le secrétaire général. «Les électeurs auront tendance à faire l'amalgame entre le parti et le gouvernement qui a été décrié ces derniers mois. Nous voulons une nouvelle direction qui ne soit pas directement liée à la gestion du gouvernement, explique un membre du comité exécutif. Nous voulons aller aux prochaines élections avec un nouveau staff à la tête du parti».
Se pose alors une grande question. Qui remplacera Abbas El Fassi ? Il ne faut pas compter sur les éventuels candidats pour se prononcer d'eux-mêmes. D'abord, explique un membre du Comité exécutif, parce qu'ils seront aussitôt la cible d'attaques de tous bords.
La deuxième raison qui explique ce silence des prétendants au poste suprême du parti est l'obligation de réserve imposée par la tradition et les usages. En fait, explique Abdelkader El Kihel, «la tradition veut que le candidat au poste fasse d'abord unanimité au sein du Conseil national. Pour la simple raison que le parti est toujours hanté par une peur maladive de scission. Et ce, depuis 1959, lorsque l'UNFP a été créée ?». Quel que soit le motif de leur silence, les sérieux prétendants à la succession de Abbas El Fassi n'en restent pas moins les bras croisés. Ce qui explique cette agitation, à peine visible de l'extérieur, mais qui ébranle ce colosse, vieux de 70 ans. Chacun y va de son calcul et de ses alliances.
Deux noms émergent déjà. Abdelouahed El Fassi, le fils de Allal El Fassi, fondateur de l'Istiqlal. On met en avant son caractère de conciliateur qui en ferait un secrétaire général consensuel. Sauf que, revers de la médaille, d'autres membres du Comité exécutif trouvent qu'il manque de punch et d'agressivité, qu'il n'est pas homme à s'imposer. «Et, ajoute-t-on, Abdelouahed El Fassi n'est pas du tout intéressé par le poste, il a déjà exprimé, en privé, son refus de se porter candidat».
Candidat aux élections ? Etre membre du Comité exécutif pendant les deux derniers mandats au moins
La deuxième personnalité qui est également citée comme ayant le plus de chance est l'actuel ambassadeur du Maroc au Brésil, Mohamed El Ouafa. «S'il rentre de son exil forcé, il sera sans aucun doute notre futur secrétaire général», affirme ce membre du comité exécutif. Seul hic, il faudra faire entorse aux statuts du parti. Les textes prévoient, en effet, que seuls les militants ayant été membres du Comité exécutif pour les deux derniers mandats peuvent prétendre au poste. Or, El Ouafa ne l'est plus depuis l'année 2000. «Si l'on apporte une légère dérogation à cette clause et qu'on comptabilise les anciens mandats, le problème sera résolu», explique un autre membre du Comité exécutif. «Rien n'empêche que le congrès revoit cette clause, l'essentiel c'est que nous ayons un candidat qui connaît bien le parti et qui soit capable de prendre en main sa gestion», affirme pour sa part Abdelkader El Kihel. Il se peut tout aussi bien que le Conseil de la présidence, formé d'Aboubaker El Kadiri, de M'hamed Boucetta, M'hamed Douiri et Abdelkrim Ghellab, propose son propre candidat. Dans ce cas, le Conseil national n'aura d'autre alternative que d'entériner ce choix.
Autre interrogation qui taraude les esprits, le futur candidat sera-t-il coopté par les membres du Conseil national où des candidatures seront ouvertes et chaque prétendant amené à présenter et défendre un programme ? Là encore, seul le congrès décidera.
Au parti de Allal El Fassi, si l'on décide de s'en remettre aux urnes, le candidat qui aura le plus de chance de passer c'est bien Toufiq Hejira. L'actuel ministre de l'habitat a été classé à deux reprises deuxième en nombre de voix lors des élections des membres du Comité exécutif aux deux derniers congrès, à fin mars 2003 et en janvier 2009. Et naturellement, le premier a toujours été Abdelouahed El Fassi, pour les raisons que l'on sait. Au dernier congrès, en janvier 2009, et avec 535 voix (sur 767 membres du conseil national), Hejira dépassait un autre prétendant au poste, Nizar Baraka (classé, lui, cinquième) de plus de 50 voix. En cas de vote par les urnes, et si l'on s'en tient à la règle des deux derniers mandats, outre les deux ministres et Abdelouahed El Fassi, le fils du fondateur, seuls sept autres membres du Comité exécutif, sur 22, sont éligibles au poste suprême.
Officiellement, tout Istiqlalien qui se respecte dira que peu importe le nom du futur secrétaire général et que le plus important c'est la cohésion du parti et l'homogénéité de l'équipe qui le dirigera. Or, dans les faits, l'Istiqlal est géré de manière présidentielle et le chef a un rôle prépondérant. C'est pour cela qu'en coulisses deux clans émergent déjà et entendent peser de tout leur poids pour faire élire leur candidat, celui de Abbas El Fassi et celui de Hamid Chabat.
Hamid Chabat : soutenir un candidat pour tirer les ficelles en coulisses ?
Nul doute que l'actuel SG cherchera à assurer ses arrières. L'élection de Nizar Baraka, son gendre, ou de Saâd El Alami, son bras droit, sera une garantie que les treize années qu'il aura passées à la tête du parti ne seront jamais revisitées ni questionnées. Selon certaines indiscrétions, ce serait le ministre chargé des affaires générales du gouvernement qui est le plus privilégié, non seulement pour des raisons d'ordre familial, mais aussi parce que Nizar Baraka a été classé 5e lors des dernières élections du Comité exécutif. L'actuel ministre délégué chargé de la modernisation des secteurs publics constituerait donc un plan B.
Quant à Hamid Chabat, SG de l'UGTM, le bras syndical du parti, il semble qu'il ait mis de l'eau dans son vin. Le maire de Fès ne souhaite pas se porter candidat, affirme un de ses intimes, également membre du Comité exécutif.
Et ce, contrairement à ce que Chabat affirmait il y a deux ans, alors grisé par sa victoire à la tête du syndicat -après avoir évincé coup sur coup deux secrétaires généraux- et une triomphale élection au Comité exécutif (il a été classé 7e en nombre de voix). Les statuts ne le lui permettent pas. Il n'en est qu'à son premier mandat de membre du Comité exécutif. «Chabat est trop intelligent, il se contentera d'un poste de numéro deux. C'est pour cela que cet homme qui contrôle la jeunesse du parti, la majorité des parlementaires, la section féminine et le syndicat, soutiendra la candidature d'Abdelouahed El Fassi en espérant tirer les ficelles par la suite», confie un autre membre du Comité exécutif. Dans cette configuration, Toufiq Hejira joue l'outsider. Mais l'enfant du parti, dont il est membre depuis l'âge de 5 ans, a un atout majeur également : il est soutenu par la majorité des membres du Conseil national et sa cote de popularité auprès de la base ne cesse de s'accroître.
Quoi qu'il en soit, l'élection ou la désignation de futur secrétaire général est un acte décisif, mais aujourd'hui les militants aspirent à plus que cela. Les jeunes ont déjà annoncé la couleur. Ils demandent plus que le départ du secrétaire général. Dans le texte qu'ils ont soumis à ce dernier, ils exigent également des réformes. «Nous voulons une modernisation des structures du parti, une révision de ses statuts pour mieux se conformer à la nouvelle régionalisation avancée, de nouveaux modes de gestion et de nouvelles interfaces», explique Abdelkader El Kihel. La jeunesse et des appuis au sein du parti ont formulé une autre exigence, El Fassi et son équipe doivent rendre des comptes de leur action au sein du gouvernement.
Mais là n'est pas non plus le souci majeur des Istiqlaliens. Cette lourde machine vieillissante, mais néanmoins encore performante sur le plan électoral, bute sur de nombreux problèmes. Au parti, on préfère parler de «difficultés», mais peu importe le terme, les problèmes sont bien là. D'abord ceux d'ordre intellectuel. La production idéologique du fondateur, Allal El Fassi, et puis de la génération suivante, incarnée par Abdelkrim Ghellab, est épuisée et dépassée. Le parti manque aujourd'hui d'une nouvelle génération d'idéologues. Les efforts collégiaux consentis lors des récents congrès se sont révélés insuffisants.
Istiqlal new-look : ne plus attendre 20 ans pour accéder au Comité exécutif
Le constat est là, l'Istiqlal s'appauvrit sur le plan idéologique. L'islamisme politique du PJD et la social-démocratie incarnée par les partis de la gauche a fini par faire de l'ombre à la fameuse doctrine istiqlalienne de l'égalitarisme. L'Istiqlal se retrouve, d'ailleurs, piégé entre ces deux tendances, même sur le plan de ses alliances. Et c'est le deuxième souci majeur du parti, celui de ses futurs alliés. L'Istiqlal est prisonnier de la Koutla. D'un côté, il ne peut pas sortir de cette alliance vers une autre (laquelle ?), de l'autre il ne peut pas non plus y rester au risque de se voir pénalisé par l'image de ce pacte qui n'a plus de sens aujourd'hui. «Sortir de la Koutla coûtera cher au parti», explique ce membre du Comité exécutif. Seule issue, élargir le groupement au PJD. Ses deux autres alliés, l'USFP et le PPS, seront-ils de cet avis ? Difficile de se prononcer sur la question. Le jeu politique marocain est tellement aléatoire qu'il est impossible de prévoir un quelconque scénario. Enfin, le troisième grand souci de l'Istiqlal est plutôt endogène, il concerne le renouvellement des élites. Avant, un militant devant passer au moins 20 ans dans différentes instances du parti avant d'atteindre le Conseil national ou le Comité exécutif. Il a fallut mettre en place des «raccourcis». C'est ainsi que sont nées les alliances des économistes, des pharmaciens, des médecins…, mais il semble que le succès n'est pas au rendez vous. Il faut se rendre à l'évidence, l'Istiqlal est une structure fermée. Un petit effort a été consenti lors du dernier congrès, mais beaucoup reste à faire.
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