Je savais que, vu la dimension de mon poste, j'allais avoir à gérer certaines contraintes et notamment beaucoup de déplacements. Je suis en déplacement en moyenne 15 jours par mois, je ne compte plus les avions que je prends et parfois je ne sais même plus dans quel pays je me trouve lorsque je me réveille dans ma chambre d'hôtel. Mon équipe m'a surnommé «l'homme invisible» et plus grave, je ne vois plus ma famille pour qui je suis «l'Etranger». Observer les personnes dans un aéroport en semaine, valise pratique du «tout en un», les yeux rivés sur leur pc, le téléphone greffé à l'oreille et le passeport «sur-tamponné», un peu triste comme ambiance… Mais c'est le lot de toute personne travaillant aujourd'hui dans notre contexte de mondialisation… Les premières années «être en déplacement» nous plaît et flatte même notre ego (pour certains), mais assez rapidement, nous nous lassons de «rentrer à la maison juste pour refaire une nouvelle valise»… Faites un petit retour en arrière et analysez vos déplacements, barrez ceux que vous auriez pu remplacer par une simple «conf call» ! Et dès 2011, mettez en place un calendrier de «conf call». Si vous devez absolument assister à des réunions récurrentes, vendez l'idée du 1 sur 4, c'est-à-dire au moins une réunion sur 4 qui devra se dérouler sans votre présence physique (la technologie d'aujourd'hui vous permet par visioconférence par exemple d'être présent, et souvent, ce format de réunion est beaucoup plus efficace !). Faites-les venir à vous Le Maroc est un très beau pays et nombreux sont nos correspondants qui apprécient d'y séjourner ! Aussi, saisissez chaque occasion pour FAIRE VENIR vos interlocuteurs à vous. Non seulement chez vous mais aussi lorsque vous vous trouvez dans un pays limitrophe avec le lieu d'un autre rendez-vous. Ainsi, discuter avec un collègue anglais alors que vous vous trouvez à Paris vous fera au minimum gagner une journée de déplacement. Vous y gagnerez deux avantages : réduire vos déplacements mais aussi semer l'idée dans l'esprit de vos interlocuteurs (qui auront fait le déplacement à votre place) que les «conf call» sont tout aussi efficaces. Enoncez la règle du «jamais les week-ends». Ainsi, certaines personnes prennent systématiquement l'avion du vendredi pour passer le week-end en famille (bien entendu lorsque les pays visités prennent les mêmes week-ends !), elles ont d'ailleurs si bien communiqué sur cette décision que plus personne ne leur propose des réunions le lundi matin à 8h à Paris ! Changer de job ! Dans certains cas, il est IMPOSSIBLE de réduire le nombre de déplacements. Aussi, si c'est le vôtre et que vous ne supportez plus ce rythme de vie, alors il ne vous reste pas d'autre solution que de modifier votre job ! Pas forcément en quittant votre entreprise car vous pouvez envisager un recrutement pour partager vos responsabilités et donc vos déplacements, ou encore examiner les autres positions que vous pourriez occuper au sein de votre entreprise. En dernier ressort, quitter votre entreprise peut être une solution mais, vous le savez, dans certains métiers, la donne «déplacement» est incontournable… «Au bout de plus de 15 jours de déplacements, j'avais fini par intégrer mes pantoufles à la maison pour un week-end longtemps attendu ! Seulement, comme de nombreuses urgences m'attendaient, j'en ai profité pour allumer mon ordinateur le dimanche matin et avancer sur les tonnes de dossiers en instance. J'entendais mes enfants jouer à côté et puis soudain le silence. Je me suis dirigé vers le salon, et là plus personne, une lettre simplement. "Papa, comme apparemment tu préfères ton ordinateur à nous, on s'est dit que nous irions passer notre dimanche avec Maman ailleurs…". Depuis j'ai appris à donner de l'importance à ce qui est véritablement important dans ma vie» Voulez-vous perdre votre vie à la gagner ? Alors, lorsque vous regagnez votre «sweet home» passez réellement du temps avec vos proches : ils en ont besoin mais VOUS aussi. A vous de jouer !