Les participants ont plaidé pour une coopération solide entre les nations du continent en faveur de politiques de santé panafricaines, reposant sur l'adoption de technologies innovantes et une meilleure capacité à faire face aux catastrophes et aux situations d'urgence. Suivez La Vie éco sur Telegram La deuxième conférence africaine sur la réduction des risques en santé a été clôturée, vendredi 29 septembre 2023 à la ville ocre, après trois jours de débats et de décryptages autour des enjeux sanitaires auxquels l'Afrique fait face. Le focus a été mis, lors de la dernière journée, sur des thématiques liées à l'importance de la gestion intégrée de la sécurité hydrique en Afrique et l'impact des changements climatiques sur la santé et l'environnement, tout en abordant les mesures et les stratégies efficaces à mettre en place pour améliorer la réalité des systèmes de santé au niveaux national et continental. Lors d'un panel tenu sous le thème «Eau potable : ressources, exploitations agricoles, investissements continentaux et équité», le ministre de l'Equipement et de l'eau, Nizar Baraka, a souligné qu'à l'instar d'autres pays africains et arabes, le Maroc est confronté à plusieurs défis urgents relatifs notamment à la raréfaction de l'eau. «Grâce à la politique visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a pu construire une infrastructure hydraulique importante répartie au niveau de toutes les régions du Royaume», a-t-il indiqué, mettant en avant l'élaboration du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, axé sur le développement des ressources hydriques, l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain et rural, la gestion de la demande, la communication et la sensibilisation à l'économie de l'eau. Le ministre a, par ailleurs, noté que le Royaume dispose de «152 grands barrages d'une capacité totale estimée à 19,9 milliards de m3, 18 grands barrages en cours de construction, 137 petits barrages en cours d'exploitation, des milliers de puits et points d'eau, 12 usines de dessalement d'eau de mer et 158 usines de traitement des eaux usées». Dans une déclaration à La Vie Eco, Chakib Nejjari, vice-président en charge du pôle santé au niveau de l'Université euro-méditerranéenne de Fès, a souligné que «la question de la dégradation de l'environnement et de la qualité de l'air n'est plus une question qu'on traite de manière théorique. C'est un phénomène que chaque citoyen commence à vivre au quotidien». Pour y faire face, Nejjari a assuré qu'il faut absolument que tous les secteurs travaillent ensemble pour trouver des solutions novatrices pour améliorer la santé, tout en développant des recherches scientifiques utiles à fort impact direct. «Il est important de considérer la santé pas seulement comme un secteur consommateur de moyens. Au contraire, c'est un secteur productif. En le développant, les autres domaines et nos indicateurs sociaux économiques s'améliorent également». Vers un renforcement de la coopération Sud-Sud À l'issue de trois jours de discussions, les participants africains et internationaux ont formulé plusieurs recommandations. Ils ont préconisé la promotion d'une collaboration forte, dirigée par des leaders et des experts africains issus tant du secteur public que privé, afin de favoriser le développement de la santé en Afrique. De plus, ils ont plaidé en faveur de la création d'un mouvement de solidarité, mobilisant l'expertise Sud-Sud, dans le but d'aboutir à une souveraineté sanitaire continentale. Cela impliquera également la promotion de partenariats fructueux et de collaborations solides entre des experts du monde entier. Enfin, ils ont encouragé l'adoption d'une charte panafricaine dédiée à la réduction des risques sanitaires, cette charte engloberait tous les aspects médicaux, sociaux, économiques et psychologiques liés à la santé des diverses communautés africaines. À cette occasion, la présidente de l'association African Global Health (AGH), Imane Kendili, a exprimé sa fierté d'organiser cet évènement en collaboration avec le ministère de la Santé et de la protection sociale et du ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, «les ministres et le chef du gouvernement ont œuvré main dans la main, dans un réel travail avec les experts africains. Il y a eu plus de 170 experts qui sont venus de plus de 83 pays». «On est ressorti avec une deuxième déclaration de Marrakech avec plusieurs recommandations, ainsi que le projet avéré de la charte panafricaine de réduction des risques de santé porté par les experts africains», s'est-elle félicitée.