Sous l'effet de l'euphorie de la qualification pour le second tour, les fans des Lionnes ont oublié que celles-ci participent pour la première fois à une Coupe du monde et qu'elles n'avaient presque pas d'expérience. La sélection nationale féminine a été éliminée en huitième de finale de la Coupe du monde face à son homologue française. La première chose à reconnaître c'est que la logique a été respectée. L'enjeu était trop grand, ce qui a impacté un peu le moral des joueuses marocaines très peu habituées à ce degré d'adrénaline. La France, demi-finaliste à l'Euro l'an dernier, figure parmi les équipes favorites pour remporter cette Coupe 2023. Même si les grands favoris étaient l'Allemagne (finaliste de l'Euro féminin de football 2022) avec l'Angleterre, championne d'Europe. L'élimination des Marocaines a suscité beaucoup de mécontentements sur les réseaux sociaux, notamment. Il semblerait que sous l'effet de l'euphorie de la qualification pour le second tour, les fans des Lionnes ont oublié que celles-ci participent pour la première fois à une Coupe du monde et qu'elles n'avaient presque pas d'expérience. Or, rien que le fait d'être présentes dans cette grande manifestation est déjà un exploit pour les Marocaines. C'est un gage de fierté. Se qualifier au deuxième tour après avoir perdu lors du premier match et remonter la pente au détriment d'une équipe favorite pour le trophée, il faut reconnaître que personne ne s'y attendait. Alors nos joueuses méritent tous les éloges du monde, elles ont honoré les couleurs nationales plus qu'on l'espérait. Est-ce qu'on s'est donné le mal de bien comparer la réalité du football féminin national avec ses homologues d'Europe ? Les championnats allemand, français, anglais...Cela fait au moins une trentaine d'années qu'ils existent. Ce qui donne aujourd'hui des joueuses avec beaucoup d'expérience, de très haut niveau. Les Marocaines se sont rassemblées il y a à peine trois années ! Et on ne parle pas du piteux niveau du championnat national féminin de football et l'intérêt médiocre que l'on lui porte en tant que médias nationaux. La femme marocaine, dans le monde du sport et du football en particulier. Elle est la première femme arabe à participer à un Mondial de football, la première femme au monde arabe à passer aux huitièmes de finale. La première femme arabe à avoir présidé un club de football d'hommes, en la personne de feue Samira Zaouli avec le TAS. La première femme arabe à officier en tant qu'arbitre FIFA (Bouchra Karboubi). La première femme arabe à entraîner un club féminin de foot en Afrique (Lamia Boumehdi FCF Mazembe)... La première femme arabe à gagner la champions League en Afrique (FAR 2022), la première femme arabe à avoir atteint la finale de la CAN féminine... La femme marocaine aura été pionnière sous plusieurs facettes. L'Histoire va enregistrer que toutes les femmes du monde arabe lui sont à jamais redevables, au moins de ce côté. Et au lieu de les comparer avec les françaises, les anglaises ou les américaines, on devrait plutôt regarder les femmes chez nos voisins sur la carte et bien au-delà jusqu'à l'Egypte, les pays du Golfe, le Liban, l'Irak, la Jordanie etc. Alors si vous passez un moment difficile, ne blâmez pas les Lionnes. Elles sont juste en train de devenir plus fortes.