Ne pas choisir une formation sur un coup de tête : il est d'abord important de définir un projet personnel et professionnel. Faire le tri entre la multitude de programmes proposés car les contenus ne sont pas toujours probants. Les frais de scolarité sont élevés : 40 000 ou encore 150 000 DH et même plus. «Après une formation initiale en droit, cinq années dans le domaine bancaire ainsi qu'une brève expérience en tant que dirigeant d'une PME, j'avais pris la décision de refaire une nouvelle formation. C'était l'occasion pour moi d'approfondir mes connaissances en matière de management mais aussi et surtout donner un second souffle à ma vie professionnelle. J'ai opté pour un executive MBA parce que plus proche de mes aspirations. De son côté, ma direction a adhéré à cette initiative puisque notre politique RH encourage fortement les formations en management. Un an après, j'ai été promu dans mon entreprise. C'est dire que la formation m'a beaucoup servi», explique un chargé d'opérations dans un grand groupe. A l'image de ce cadre, beaucoup de managers retournent sur les bancs de l'école pour entreprendre une formation. Tout d'abord parce que ces formations permettent d'acquérir de nouvelles compétences. «Généralement, les cadres cherchent à avoir une double compétence. Nous avons par exemple remarqué que certains cadres de formation généraliste optent pour un master spécialisé en achat et logistique parce que l'activité s'est beaucoup développée au Maroc. Ils se lancent dans la formation, soit pour accéder à cette fonction dans leur entreprise, soit pour créer leur propre entreprise», souligne Imad-Eddine Hatimi, doyen de la Faculté de management à l'Université Mundiapolis. Il faut aussi bien le dire, les connaissances deviennent obsolètes au bout d'un certain temps. Il est donc indispensable de se remettre à niveau, au moins pour maintenir son employabilité. Autre motivation : accéder à un poste de responsabilité. Parce que la validation des acquis professionnels n'est pas réglementée au Maroc et que bon nombre de salariés peuvent être bloqués dans leur évolution professionnelle parce que leur diplôme ne leur permet pas d'accèder à des postes plus importants, beaucoup d'entre eux se voient obligés d'avoir des diplômes en plus. «Par exemple, un chef de projet Bac+3 accède rarement à la fonction de chef de service, réservée au bac+5», souligne Ali Zarhali, directeur associé au cabinet MCRM Consulting. L'aspect pécuniaire n'est pas en reste. Malheureusement, pour beaucoup d'entreprises encore, un salaire important équivaut à un diplôme important. Il n'est pas rare de voir que certains qui optent pour un MBA de renom voient leur salaire doubler. A ce propos, Mohammed Benouarrek fait remarquer que «le niveau du diplôme et la renommée de l'établissement qui le délivre sont deux facteurs qui peuvent largement influencer les chances de promotion et/ou d'augmentation de salaire». Il met cependant en garde contre la généralisation car pour certaines entreprises, le salarié est rémunéré en fonction de sa performance et/ou de ses résultats. Une formation prestigieuse ne garantit pas toujours une augmentation de la rémunération Dans certains cas aussi, ce sont les employeurs qui proposent directement à leurs cadres de suivre des programmes de formation dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GEPC). Du marketing à la finance, en passant par les RH et le management, une multitude de cursus sont proposés. Il n'y a presque pas une seule grande école supérieure publique ou privée qui n'ait pas un ou plusieurs programmes de ce genre. Même les cabinets privés de conseil en ressources humaines s'y sont mis. Le seul problème, c'est qu'il n'est pas toujours aisé de choisir et de différencier les bons des mauvais. Malgré toutes les promesses, il peut arriver, en effet, qu'on s'ennuie dès les premières séances, tout simplement parce que les contenus réels des programmes ne sont finalement pas ce à quoi on s'attendait. Si un mastère, un mastère spécialisé ou un MBA peuvent permettre de booster le parcours d'un cadre, il ne faut pas le concevoir comme une potion magique que l'on cherche à acquérir les yeux fermés. Il faut en priorité se définir un objectif précis. «Les formations diplômantes doivent répondre à un besoin réel de développement d'abord professionnel et ensuite personnel du collaborateur», note Mohammed Benouarrek. En d'autres termes, il faut qu'elle permette d'acquérir une compétence supplémentaire utile pour le développement de la carrière. Bien se renseigner sur l'école, le corps professoral qui dispense les cours, le contenu du programme, les équivalences… C'est une mesure de précaution qui n'est pas inutile. Quand on arrive à faire un choix pertinent, l'investissement a beaucoup de chances d'être rentabilisé. Hakima Chaoui, directrice marketing, en témoigne. «Ma formation MBA m'a permis de développer des méthodes pratiques mais aussi des comportements», se félicite-t-elle. Idem pour Mohamed Amrani, chargé de mission pour qui sa formation en MBA lui a permis de s'enrichir considérablement des autres participants venus d'horizons et de métiers différents. A noter toutefois qu'entreprendre une nouvelle formation peut être prenant. Entre les cours, les rapports à rédiger et les stages d'immersion à l'étranger exigées pour certains cursus, d'une part, et les charges professionnelles, de l'autre, il reste peu de temps à consacrer à la famille. Si les résultats visés valent souvent bien le sacrifice, il n'empêche qu'un changement brutal des habitudes peut créer des tensions. Du coup, il est important de prévenir tout malentendu sur le plan familial avant de s'inscrire. Naturellement, l'employeur doit être informé, même s'il ne prend pas en charge les frais. Et si c'est l'entreprise qui vous fait la proposition, n'hésitez pas, car la formation est très coûteuse. Il faut compter au minimum 40 000 DH pour un cursus d'une année. Pour ceux qui cherchent des diplômes de prestige, cela peut aller jusqu'à 150 000 DH voire plus. A Lire aussi : Relancer sa carrière avec un nouveau diplôme : Questions à Ali Zarhali, Directeur associé de MCRM Consulting. Relancer sa carrière avec un nouveau diplôme : Avis de Mohammed BENNOUARREK, DRH. Relancer sa carrière avec un nouveau diplôme : Avis de Imad-eddine Hatimi, Doyen de la Faculté de management à Mundiapolis. Relancer sa carrière avec un nouveau diplôme : Témoignages.