Loin des diagnostics, le gouvernement a développé une nouvelle stratégie pour l'écosystème universitaire. Une réforme basée sur un alignement sur les priorités nationales. Les grandes lignes. Parce que le rythme auquel évolue le «savoir» ne cesse de s'accélérer, notamment à la faveur des révolutions technologiques, le système éducatif dans son ensemble, plus particulièrement l'enseignement supérieur est attendu pour s'accrocher. Conscient du caractère cardinal de cet impératif, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (ESRI) s'attelle à mettre en œuvre la réforme d'un système devenu obsolète. Une nouvelle vision, entrant dans le cadre du «Plan national d'accélération de la transformation de l'écosystème de l'ESRI (Pacte 2030)», qui trouve ses fondements dans la vision stratégique de la réforme 2015-2030, mais aussi dans les recommandations du rapport du Nouveau modèle de développement. Qui plus est ambitionne d'aligner l'écosystème universitaire marocain sur le modèle international de l'université. Ce qui passe, inéluctablement, par l'arrimage à la révolution technologique de l'information et, partant, ne pourrait faire l'économie d'ancrer la digitalisation comme un pilier majeur pour mener à bien le train de la réforme dans sa globalité. Mais, celle-ci ne constitue qu'un instrument qui devra être mis au service du pack de la nouvelle stratégie. Nouvelles orientations Une stratégie qui vise plusieurs objectifs. Dont, entre autres, la lutte contre le décrochage, le lancement de nouvelles filières, mais aussi la nécessité de reconsidérer l'approche en matière des choix des cursus. En fait, l'écosystème, dans son ensemble, souffre d'un faible alignement sur les priorités de la société marocaine. Or, quand on sait que plus de 80% des jeunes optent pour les institutions universitaires à accès ouverts (facultés de droit, d'économie, de lettres et de sciences sociales), l'on se rend compte qu'il y a des efforts à faire pour adapter les formations aux exigences du marché de travail. Raison pour laquelle le département de tutelle a fait sienne l'importance du pilier de l'amélioration de l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur. Mais, cela n'est pas de nature à mettre en veille l'intérêt qui doit être accordé au fonctionnement de cet écosystème. D'où les orientations visant à améliorer sa gouvernance avec l'apport des corps enseignant et administratif porteurs de cette réforme et garants de sa réussite. Or, la nouvelle stratégie n'aura son plein sens que si elle prend en considération l'impératif de pallier les insuffisances dont souffre la recherche scientifique. Au département de Abdellatif Miraoui, on travaille sur un certain nombre de chantiers, avec le lancement de la formation d'une nouvelle génération de doctorants-moniteurs, dans le cadre d'échanges avec des institutions universitaires internationales, qui soient à même de s'inspirer des expériences innovantes au niveau pédagogique et, de retour, puissent les transmettre aux étudiants. Aussi, il est question de mettre sur pied des instituts nationaux de recherche thématique axés sur les priorités nationales, notamment la santé, l'énergie, l'eau et le numérique. Pour ce faire, il va bien falloir injecter des fonds. Le gouvernement y a pensé et investit dans ce sens. Ainsi, côté fonds, le département de tutelle a consacré pas moins de 600 millions de dirhams à la recherche scientifique qui s'ajoutent aux 300 millions de dirhams que le gouvernement a investis dans la recherche en milieu social et économique. Et il ne s'agit pas d'un luxe, mais d'une nécessité. Surtout que les ambitions du Maroc sont grandes tout comme ses potentialités, et l'écosystème universitaire, corrélativement à son pendant de la recherche scientifique, a une importante partition à jouer.