Le sport est bien plus qu'un simple outil de divertissement, de communication et d'échange. En termes de soft power, il constitue un outil stratégique très utile. Les grands événements sportifs ont un impact sidérant sur l'économie et sur l'emploi. Au-delà des valeurs, universelles bien sûr, le sport est aussi un instrument de médiation, capable de remettre sur les rails des relations interrompues. Il s'agit désormais d'un outil permettant d'unifier les peuples et les visions. S'il est vrai que les pays ont tous des spécificités culturelles différentes, le sport est visiblement le langage compris par tous. De ce fait, le Royaume a pris conscience, il y a longtemps, que l'investissement dans le sport contribue indéniablement à promouvoir les chantiers de développement. Le Maroc a ainsi réalisé, depuis près d'une décennie, des ascensions impressionnantes dans les postes de responsabilité de différents organes sportifs. Pour un pays, qualifié de modèle africain de la diplomatie sportive, il est donc très important de poursuivre cette stratégie multidimensionnelle. Car elle constitue une sorte d'aide, voire de soutien aux compétences marocaines à rejoindre les instances décisionnelles au sein des diverses institutions sportives continentales et internationales. Il faut souligner dans ce sens que la vision royale et la haute sollicitude consacrée par le Souverain aux clubs et aux compétitions sportives nationales, continentales et internationales, confortent le fait que le Maroc a énormément misé sur la diplomatie sportive, à travers de nombreux investissements. Au niveau continental, le Royaume est un acteur incontournable dans le domaine et son rayonnement à l'échelle internationale est déjà reconnu. Faouzi Lakjaa à la FIFA L'élection de Faouzi Lakjaa, président de la FRMF, comme membre au conseil de la FIFA, est venue étancher ses nombreuses fonctions au sein des instances et commissions du football mondial et continental. Deuxième vice-président de la CAF, il est, en outre, président de la commission des finances et vice-président de la commission d'organisation des compétitions interclubs et de la gestion du système d'octroi des licences de clubs au sein de cette même institution, en plus de siéger à la commission de gouvernance de la FIFA. Le premier résultat de ce soft power marocain s'est traduit au mois de mars 2021, lors de la 43e assemblée générale ordinaire et élective de la CAF, quand Lekjaa a présenté un amendement aux statuts de la CAF, approuvé à l'unanimité, stipulant que seuls les représentants des pays indépendants et membres de l'ONU sont admis au sein de la CAF. Cela sans oublier que d'autres Marocains bien avant ont occupé – et continuent d'occuper – des postes de responsabilité au sein des instances sportives internationales, à l'instar de l'ancienne championne olympique Nawal El Moutawakkil, présidente de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) pour les Jeux olympiques 2012, de la commission de coordination des Jeux olympiques d'été de 2016 et vice-présidente du CIO de 2012 à 2016. On se souvient également du record de longévité (de 1987 à 2020) en tant que membre au CE de la CAF, de Saïd Belkhayat, ex-président du club du MAS de Fès. Il reste donc à savoir comment pérenniser ces acquis en instituant la diplomatie sportive et en balisant la voie à un grand nombre de Marocains pour siéger au sein d'instances décisionnelles internationales. Et, pourquoi pas, créer un attaché des affaires sportives au sein même des ambassades du Royaume un peu partout dans le monde. C'est d'ailleurs dans ce sens que le Maroc, au niveau de la FRMF notamment, ne cesse de faire fructifier la coopération avec de nombreux pays africains, développant par-là même une expertise sportive marocaine. Etant entendu que la diplomatie sportive doit tenir compte des politiques extérieures adoptées par le Royaume.