Le rapport de synthèse du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) a été publié ce lundi 20 mars faisant un constat alarmant sur les risques climatiques appelés à s'aggraver si rien n'est fait. Il y a toutefois des raisons d'espérer. Ce 6e rapport d'évaluation du GIEC se conjugue, chaque fois au présent pour constater l'évolution du climat, ses causes, ses impacts ; mais aussi, au futur en identifiant les possibilités de limiter l'ampleur du réchauffement climatique et la gravité de ses impacts sur la planète et la vie des populations. Les objectifs fixés, depuis l'accord de Paris en 2015, pour limiter le réchauffement planétaire à 1,2 °C constituaient un défi inédit. Des années plus tard, ce défi a pris encore plus d'ampleur du fait de l'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre. La cadence et l'envergure des mesures prises jusqu'ici, tout comme les mesures planifiées à ce jour, ne sont pas suffisantes pour faire face au changement climatique. Les gouvernements et les industriels mettent beaucoup de temps pour se mettre en mouvement. UN MANQUE MANIFESTE DE VOLONTE POLITIQUE Il est clair que les gouvernements ont fait le mauvais choix, plutôt que d'entamer cette bonne transition pour des énergies renouvelables, le solaire et l'éolien. Sur le passage à l'action, même le pays qui a promis d'être vertueux, les Etats-Unis, le président JOE Biden a donné son feu vert à des forages nouveaux en Alaska, un grand projet pétrolier qui s'annonce dévastateur pour le climat et les animaux qui peuplent cette région sauvage. Le président américain n'a pas tenu sa promesse de campagne. Ajouter à cela, la décision de l'administration américaine, sous Donald Trump d'ouvrir des forages pétroliers des zones beaucoup plus vastes le long des côtes américaines suscite, décision qui a suscité l'inquiétude de plusieurs ONG de défense du climat. « Le plan de forage offshore de l'administration Trump menace plus de 2,6 millions d'emplois et l'équivalent de près de 180 milliards de dollars du PIB » américain, avait chiffré l'ONG Océan, cette organisation de protection des océans de la planète. Autre exemple de manque de volonté politique et qui montre l'absence d'un engagement sincère pour faire face à cette urgence climatique est du côté de l'Union Européenne qui avait entériné la vente de voitures à moteur thermique à partir de 2030, sauf que huit pays européens, à leur tète l'Allemagne, se sont opposés à cette échéance. Le document des experts alerte sur le fait que ces risques climatiques et non climatiques vont s'aggraver et se multiplier, ce qui rendra leur gestion plus complexe et difficile. C'est une évidence, aujourd'hui, que les conséquences du réchauffement climatique sont palpables au niveau de toute la planète. La sévérité des sècheresses, la récurrence des catastrophes naturelles, avec les inondations et l'élévation du niveau des mers, tuent des milliers de personnes, chaque année et aggravent le phénomène de l'immigration vers les villes. Cette année, encore, des records de chaleur ont été enregistrés partout avec des feux de forets qui ont détruit des millions d'hectares de cultures. Le rapport du GIEC estime que, jusqu'à 3,6 milliards de personnes dans le monde sont en situation de vulnérabilité face au climat. DES RAISONS D'ESPERER « Nous avons le savoir-faire, la technologie, les outils, les ressources financières et tout ce dont nous avons besoin pour surmonter les problèmes climatiques que nous avons identifiés. Ce qui manque pour l'instant, c'est une volonté politique forte afin de les résoudre une fois pour toute ». C'est avec cette note optimiste que M. Hoesung Lee, président du GIEC, rassure à condition que tout le monde commence à s'investir pour limiter le réchauffement climatique qui « ne coûte pas moins cher que de réparer les dégâts qu'il engendre ». Dans le rapport du GIEC, les solutions sont classées par secteur avec comme priorité de développer les énergies renouvelables. On pourrait, ainsi d'après les experts, gagner d'ici 2030, 4 à 5 milliards de tonnes de CO2, c'est-à-dire 10% des émissions. Prochain rendez-vous à la COP28, en décembre à Dubaï où un premier bilan des efforts entrepris, après les accords de Paris, sera dévoilé.