Détection, évaluation et prévention des effets indésirables du médicament, la pharmacovigilance est l'objet d'un premier cours francophone à Rabat. LeMaroc accueille, du 12 au 23 février, le premier cours francophone de pharmacovigilance, auquel participeront 13 pays africains (selon l'OMS, la pharmacovigilance est la science et autres activités relatives à la détection, l'évaluation, la compréhension et la prévention des effets indésirables et de tout autre problème lié à l'utilisation d'un médicament. Cette rencontre est organisée par le Centre antipoison et de pharmacovigilance (CAPM) du ministère de la santé marocain, en partenariat avec le département des médicaments essentiels et de la réglementation de l'OMS et de l'US Pharmacopeia de l'USAID. Pour le Pr Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du CAPM, les objectifs à atteindre sont le renforcement des compétences en matière de pharmacovigilance, l'acquisition d'éléments nécessaires à l'élaboration d'un plan d'action opérationnel pour créer ou renforcer le système national de pharmacovigilance, et surtout l'amorce d'une réflexion stratégique sur la pertinence de créer un centre de pharmacovigilance dans les pays africains concernés. Ce cours francophone, indique le Pr Soulaymani, donnera les outils nécessaires aux médecins africains, pour que la pharmacovigilance joue son rôle de surveillance des effets des médicaments, au cours des essais cliniques, après commercialisation et au cours des études pharmaco-épidémiologiques et pharmaco-économiques. Le cours comprendra des modules de formation spécifiques, notamment les effets indésirables, l'organisation, la notification et la gestion des données en pharmacovigilance, ainsi que l'imputabilité, les champs d'application et les programmes de santé prioritaires pour la promotion de la pharmacovigilance. L'efficience de tout système de pharmacovigilance, précise le Pr Soulaymani, est basée sur la notification spontanée des effets indésirables des médicaments par les professionnels de santé, médecins, infirmiers et pharmaciens. Cela permet la surveillance de tous les médicaments, nouveaux ou anciens. Son importance est évidente et il bénéficie, selon le Pr Soulaymani, à au moins cinq acteurs. Pour le patient, grâce à une meilleure sécurité dans l'utilisation du médicament ainsi qu'une prise en charge plus rationnelle en cas d'effets indésirables. Pour la communauté, grâce à la diminution de la morbidité et de la mortalité, en apprenant des expériences passées pour protéger de nouveaux patients. Quant aux professionnels de la santé, ils sont mieux outillés pour diagnostiquer et gérer un effet indésirable. En matière de réglementation, en facilitant la détection des dysfonctionnements et l'amélioration des procédures de qualité, ainsi que dans l'optique d'une diminution des dépenses. Enfin, pour les programmes de santé, un système correct de pharmacovigilance contribue à la réduction des échecs ou des résistances aux traitements. Pour l'industrie pharmaceutique, la pharmacovigilance permet d'améliorer l'éthique et l'image de marque, de protéger contre les fausses rumeurs, d'innocenter un médicament incriminé à tort et, surtout, de réduire les frais éventuels de dédommagement.