Avec 1,5 millions de nuitées en 2019, le secteur touristique dans la région Fès-Meknès semblait retrouver sa vitesse de croisière avant que la pandémie du coronavirus ne le stoppe en plein envol. L'espoir pour des jours meilleurs reste malgré tout entier. La suspension des vols et du trafic maritime de passagers, de et vers le Maroc, pour endiguer la recrudescence des contaminations par le coronavirus, a largement impacté l'embellie touristique de Fès-Meknès, qui a subi, à l'instar d'autres villes de par le monde, les effets négatifs de la crise sanitaire. A Bab Boujloud à Fès comme à Bab Mansour à Meknès, les touristes se font rares, les monuments touristiques des deux villes impériales sont déserts et les petites ruelles commerçantes d'habitude grouillantes de monde de jour comme de nuit offrent une scène de désolation. Si l'évolution mensuelle des nuitées touristiques durant les onze premiers mois de l'année 2020 demeure des plus bas, il n'en demeure pas moins que les professionnels locaux tablent sur un rebond de l'activité touristique au cours du premier semestre de 2021, à la faveur de la campagne de vaccination contre la Covid-19. Lors d'une rencontre régionale, qui a réuni récemment les responsables de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), les professionnels du tourisme et les responsables du Conseil régional du tourisme (CRT) de Fès, l'Office a souligné que la stratégie de relance de la région devra être particulièrement offensive et les leviers devront être activés rapidement. L'Office a fait part, par la même occasion, de son ambition "de mettre Fès et Meknès sur les starting-blocks de la reprise". ''Nous sommes bien conscients que les professionnels du tourisme de la région Fès-Meknès traversent une crise particulièrement difficile et que tous les intervenants du secteur doivent aujourd'hui unir leurs efforts pour mettre en place les jalons de la reprise'', a indiqué Adel El Fakir, directeur général de l'ONMT, ajoutant que la stratégie s'articulera autour de l'aérien, de la mise en place d'une marque forte de Fès-Meknès et de l'arrière-pays auprès des marchés internationaux et d'une approche plus ciblée pour le marché national. Selon la délégation du tourisme à Fès, un total de 56 projets d'un investissement de 1,715 milliard de DH sont en cours de réalisation dans la région de Fès-Meknès. D'une capacité d'accueil des structures hôtelières de 4.444 lits supplémentaires, ces divers chantiers se répartissent entre les villes de Fès, avec 17 projets d'un coût global de 894 millions de DH, Meknès (10 projets-193MDH), Ifrane (19 projets-277MDH), Moulay Yaacoub (3 projets-174MDH) et Taza (1projet-3MDH), outre les provinces d'El Hajeb et Sefrou, avec respectivement 4 (163 MDH) et 2 projets (11 MDH). Le Conseil régional du tourisme plaide, lui, pour une nouvelle stratégie de développement du tourisme interne, pour réduire l'impact de la crise du Covid-19, notant que tous les professionnels du tourisme, Etat et acteurs publics, doivent se pencher sur une évaluation globale et objective de l'offre touristique nationale, à travers la mise en place d'une nouvelle stratégie intégrée de développement pérenne du tourisme interne. D'aucuns estiment que la pandémie de Covid-19, un tournant préoccupant pour l'économie de Fès-Meknès, n'entamera aucunement les perspectives prometteuses d'embellie d'une région forte des atouts touristiques riches et variés et une destination d'excellence pour les visiteurs marocains et étrangers. Le plan d'action marketing, élaboré par l'ONMT, axé sur une marque "culture et patrimoine" forte de Fès-Meknès, et un positionnement "nature et découverte" pour l'arrière-pays (Ifrane, Boulemane, Séfrou, Taza) devra donner un coup d'accélérateur à la relance du secteur touristique. (Avec MAP)