Un dépistage précoce et un traitement bien suivi du glaucome permettent d'éviter la cécité Facteurs de risque : le diabète, un parent atteint de glaucome, la myopie, les troubles vasculaires ou un traitement par cortisone. «Négligé, un glaucome peut coûter la vue», tel est le mot d'ordre lancé par l'Association marocaine contre le glaucome (AMG), depuis le 26 avril. Cette association est née pour répondre à un besoin urgent de santé publique, déclare son président, le Dr Mohamed Ezzouhairi. En effet, le glaucome serait la première cause de cécité, non curable mais évitable. Maladie de l'œil, le glaucome, dans sa forme chronique à angle ouvert, peut entraîner une altération progressive et irréversible de la vue. Elle évolue de manière silencieuse, sans aucun signe d'alerte permettant de la déceler. Le glaucome ne se manifeste ni par des douleurs, ni par une rougeur, ni par un brouillard visuel. Jusqu'au jour où les premiers signes apparaissent, où le champ visuel se rétrécit irrémédiablement et où on devient définitivement aveugle. Pourtant, de simples tests, rapides et indolores, chez l'ophtalmologiste, permettent de le diagnostiquer et d'instaurer un traitement efficace susceptible de stopper la progression de la maladie. Un dépistage précoce et un traitement bien suivi, à vie, permettent de conserver une vision correcte. Le facteur de risque principal du glaucome est l'augmentation de la pression dans l'œil. Sa fréquence augmente avec l'âge, à partir de 40 ans. Dès cet âge, un examen de dépistage simple régulier s'impose. Un ophtalmologiste pour 70 000 habitants, et concentrés sur l'axe Casa-Rabat Le dépistage est simple. Il suffit de mesurer la pression oculaire et d'examiner la papille optique au fond de l'oeil, chez un médecin ophtalmologiste, et de pratiquer un examen du champ visuel chez un orthoptiste. Tous les traitements actuels des glaucomes (médicaments, laser et chirurgie) visent à restaurer une pression oculaire normale afin d'éviter d'endommager les fibres du nerf optique. Une nouvelle voie de traitement est à l'étude, consistant à protéger ces fibres nerveuses : c'est la neuroprotection. Le plus difficile pour le patient atteint de glaucome est d'intégrer l'idée de combattre une maladie qui ne provoque aucun effet clinique, aucune douleur. Beaucoup de malades arrêtent leur traitement pour cette raison. Facteurs de risque du glaucome : le diabète, un parent atteint de glaucome, la myopie, les troubles vasculaires ou un traitement par cortisone. Trois types de traitements existent pour le glaucome : les collyres, le laser et la chirurgie. Mais s'ils stoppent l'évolution de la maladie, ils ne permettent pas de récupérer la vision déjà perdue. L'existence de facteurs comme la pauvreté, le nombre insuffisant d'ophtalmologistes, l'isolement des populations rurales, l'augmentation de l'espérance de vie, laissent penser que la maladie glaucomateuse est en augmentation au Maroc. On estime qu'il n'existe qu'un ophtalmologiste pour 70 000 habitants en moyenne. De plus, ils sont très inégalement répartis sur le territoire national avec une concentration sur l'axe Casablanca-Rabat, aussi bien dans le secteur libéral que public ou hospitalo-universitaire.