20% des tumeurs du cerveau relèvent de la stéréotaxie, méthode qui, sans ouvrir le crà¢ne, permet des gestes diagnostiques ou thérapeutiques. Le coût de l'appareillage varie entre 600 000 et un million de dirhams. La chirurgie stéréotaxique peut atteindre une cible située dans le cerveau avec une précision millimétrique, sous contrôle par scanner (TDM) ou sous IRM (imagerie par résonance magnétique) et ce grâce à un matériel spécifique, le cadre de stéréotaxie. Cette technique permet la biopsie de lésions cérébrales profondes situées dans des zones d'accès dangereux ou des zones hautement fonctionnelles oà1 la chirurgie conventionnelle à ciel ouvert se solde souvent par une lourde morbidité et mortalité. Ce procédé peut être un acte diagnostique ou thérapeutique sur une lésion du cerveau, explique le Dr Aziz Aghzadi, neurochirurgien à Rabat. L'avènement du scanner dans les années 70 et de l'IRM dans les années 80 a permis de simplifier l'utilisation de cette technique. Ainsi, aujourd'hui, il serait inacceptable d'entreprendre une thérapeutique agressive, telle une radiothérapie ou une chimiothérapie sur le cerveau, sans une preuve anatomo-pathologique. La stéréotaxie assure le prélèvement pour cette analyse avec un minimum de risques La biopsie stéréotaxique réussit dans 95% des cas Devant toute tumeur cérébrale, l'indication d'un geste stéréotaxique doit être la règle si les lésions sont multiples et profondes. De même pour les lésions pouvant bénéficier d'un traitement médical sur l'analyse radiologique telles le lymphome ou l'abcès, ainsi que le kyste dont la vidange soulage l'hypertension intracrânienne en attendant une chirurgie. Enfin, face à un état général altéré, à l'âge avancé du patient ou devant un risque anesthésique important, la stéréotaxie est de rigueur. La biopsie stéréotaxique confirme la nature histologique d'une tumeur dans plus de 95% des cas. Ce taux peut être amélioré par la réalisation d'un examen histologique au moment de l'acte opératoire. La chirurgie stéréotaxique est un outil précieux dans la prise en charge des lésions cérébrales. La maà®trise de cette technique à l'échelle nationale est un grand gain dans la pratique neurochirurgicale, tout particulièrement en matière de pathologie tumorale cérébrale, qui jadis était un embarras thérapeutique. Il est évident qu'une collaboration multidisciplinaire (neurologie, neurochirurgie, radiologie et cancérologie…), ouvrira à cette technique un champ d'action de plus en plus grand, tient à rappeler le Dr A. Aghzadi. Et si les données récentes de la science montrent que 20% des tumeurs cérébrales relèvent de gestes stéréotaxiques, ce pourcentage est loin d'être atteint chez nous, faute de moyens. L'appareil, dont le coût oscille, selon sa performance, entre 600 000 et un million de DH, n'existe qu'à Rabat et Casablanca