La Société nationale d'électrolyse et de pétrochimie (SNEP) poursuit son programme d'investissement pour grignoter plus de parts de marché. Ce jeudi 2 mai à Casablanca, SNEP, filiale de Yenna Holding, a présenté ses résultats au titre de l'année 2018. En la présence de bon nombre d'analystes financiers de la place, Rachid Mohammadi, le directeur général délégué s'est livré, dans un premier temps, à l'explication de l'activité de la société. "C'est suite à des informations du terrain que nous nous sommes rendus compte que l'activité de SNEP est méconnue", a précisé Rachid Mohammadi. En effet, la SNEP est le premier producteur de produits issus de l'électrolyse : soude, chlore, eau de javel, acide chlorhydrique. Elle est également l'unique producteur de résine de produits vinyliques et compound (PVC), utilisés dans d'autres secteurs d'activité : BTP, irrigation, eau potable et assainissement, câble, boîtier, etc. Des résultats en croissance En 2018, SNEP a réalisé un CA de 94 millions de DH. Dans le détail, la société détient 65% de parts de marchés des produits d'électrolyse et 50%, pour ce qui est des produits vinyliques. Par rapport à 2017, le chiffre d'affaires de SNEP a connu une augmentation de 6,8%. Ces résultats sont à "fort potentiel de croissance", puisque la production est liée aux secteurs bénéficiant de programmes sectoriels, notamment le plan Maroc vert pour ce qui est de l'irrigation et l'agro-alimentaire. En ce qui concerne le résultat net de la société, il a connu une augmentation de 2,4%, en passant de 55,5 millions de DH en 2017 à 56,8 millions de DH en 2018. L'exploitation a, quant à elle, permis de générer un résultat positif, avec une variation +0,2%, par rapport à 2017. Ces résultats ont donc permis à la société de distribuer les dividendes aux actionnaires. Ces derniers sont de 10 DH l'action, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédente. Alors que les résultat net est en hausse, l'endettement de SNEP continue son évolution à la baisse, il est en effet passé de 304 MDH en 2017 à 298 MDH en 2018. Il était passé de 406 millions de DH en 2016 à 304 millions de DH en 2017. Un programme d'investissement qui avance Lancé en 2010, SNEP continue son programme d'investissement, constitué de trois étapes. Lors de son lancement, la société avait investi un budget de 230 millions de DH pour l'acquisition des licences d'exploitations, de l'expertise et d'une partie des équipements. En 2018, ce programme a atteint sa deuxième étape, avec un budget de 247 millions de DH, dont 117 millions injectés par anticipation de la troisième étape. Pour cette deuxième étape en cours, SNEP a atteint 50% du matériel à installer, et 50% des commandes du matériel. En effet, l'entrée en production de la deuxième étape permettra une augmentation des capacité de production annuelle : 90.000 tonnes de PVC et 75.000 tonnes de soude, lors du deuxième semestre de 2020. Lors de cette période, la SNEP s'engage à lancer la troisième étape de son programme, avec un budget de 230-250 MDH, afin de porter la capacité de production annuelle à 120 000 tonnes de PVC et 115 000 tonnes de soude. Ce programme d'investissement intervient pour répondre au "potentiel" de croissance du marché. En effet, selon les prévisions de SNEP, le marché des produits PVC connaîtra une croissance de 3% annuelle, jusqu'en 2024. Le marché de la soude, quant à lui, connaître une croissance annuelle de 4%, jusqu'à 2024. Sur la base de ces mêmes prévisions, la filiale de Yenna Holding table sur un chiffre d'affaires de 1,7 milliards de DH en 2024. Les axes stratégiques 2017-2022 Lors de la présentation des résultats de l'année 2018, le Rachid Mohammadi a rappelé les 5 axes stratégiques de la société. "L'augmentation de la capacité de production et développer l'export, notamment vers le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Nigéria ; la mise à niveau des équipements en vue de l'amélioration de la productivité ; la maîtrise de l'efficacité énergétique en vue d'optimiser les coûts ; le développement de compounds PVC à plus haute valeur ajoutée en vue de renforcer la rentabilité ainsi que le défi d'associer croissance économique, progrès social et développement durable".