La Vie éco : Selon les professionnels, le marché de l'emploi redémarre… Chantal Aounil : Oui, mais de manière générale, il y a deux grandes périodes de recrutement à savoir mai-juin et octobre-novembre. Compte tenu du fait que le processus dure à peu près trois mois, les entreprises préfèrent souvent ces dates pour pouvoir disposer de la recrue en été ou en début d'année. A présent, beaucoup d'offres concernent le middle management. Mais il faut dire qu'il en manque cruellement sur le marché de l'emploi. Pourtant, ce ne sont pas les compétences techniques qui manquent, c'est souvent l'aspect comportemental qui fait défaut à ce niveau. Par conséquent, dans bien des cas, les entreprises vont devoir accompagner ces cadres par une formation complémentaire pour qu'ils soient en mesure d'assumer correctement leurs responsabilités. Quels sont les besoins exprimés par le marché ? Depuis quelques années, de nouveaux profils intéressent beaucoup les entreprises. Ce sont, par exemple, les responsables de stratégie, les spécialistes en droit des affaires ou en fiscalité, mais aussi en droit international. Ceci est expliqué par les changements qui s'opèrent actuellement dans l'environnement des affaires. Le marché enregistre également, et plus que d'ordinaire, des offres pour les gestionnaires de projets. Il en est de même pour les responsables de veille stratégique. Les qualiticiens sont aussi demandés, et pas uniquement par l'industrie. Les sociétés de services recrutent de plus en plus ces spécialistes pour se donner une meilleure image aussi bien en interne qu'en externe. Autre métier qui se développe : celui de l'organisation. On observe actuellement ce phénomène dans les banques, les assurances ou les grandes sociétés de services en général. Le profil doit être capable de mettre en place toutes les procédures liées aux flux d'informations. Des particularités concernant la situation actuelle ? Il y a de plus en plus d'offres d'emploi en dehors de l'axe Casablanca-Rabat, surtout dans la grande distribution. Tanger, Marrakech et Agadir offrent aujourd'hui des opportunités dans ce secteur en raison de l'installation d'enseignes comme Marjane. L'activité des call centers connaît un fort développement, après un léger calme constaté en 2002. Le seul problème est que les profils adéquats se font rares sur le marché. Au lieu d'un bac+2, les employeurs sont obligés d'aller chercher chez les bac+4. Cependant, il faut que ces derniers acceptent de travailler dans un domaine sous-évalué par rapport à leur niveau de formation. Par ailleurs, les cabinets de recrutement privilégient l'approche directe pour dénicher les profils pointus : les profils désirés sont identifiés et directement approchés .