2M, Medi 1 Sat, aujourd'hui Medi 1 TV, un tour par le Qatar où il a, entre autres, supervisé la production de contenus pour 7 à 8 pays pour le compte d'Al Jazira, Mustapha Mellouk cumule de longues années de télévision. Il a monté une société de production digitale et audiovisuelle. Il trône aujourd'hui sur des studios d'enregistrement dotés d'un équipement des plus modernes. Mustapha Mellouk, l'homme du petit écran, n'en a pas encore fini avec le milieu très concurrentiel de la production audiovisuelle. «Sous la marque Smart Studio, cette structure va permettre de développer la production digitale et audiovisuelle», indique-t-il. Elle est portée par la société Global Media Africa, créée fin 2015. Jusqu'en 2017, le temps était à la mise en place. «Cette année, en partenariat avec le producteur Philippe Rousseau, nous démarrons nos activités», explique-t-il. Selon Mustapha Mellouk, «la création de contenus n'est plus le propre des télévisions. Toutes les marques peuvent désormais disposer de leur propre canal de diffusion. Le brand content se développe, et à ce titre nous sommes en train de planifier une série de productions». Et d'ajouter : «J'avoue que c'est assez délicat quand vous avez été dirigeant d'une chaîne de télévision, de devenir son prestataire !» C'est ce qui semble expliquer en partie, que sa société de production ne fournit encore aucune chaîne de télévision nationale. Et pour cause ! L'homme affiche un palmarès considérable en tant que manager de chaînes de télé. Dernier poste occupé, en 2009, lorsqu'il était directeur général de Médi 1 TV, anciennement Medi 1 Sat. «La grande désillusion», lance-t-il. «Je m'étais attelé à ma tâche avec une énergie incroyable. La vocation maghrébine de la chaîne s'en était trouvée renforcée par notre couverture des grands événements dans la région, comme les élections communales au Maroc, les présidentielles en Algérie, en Mauritanie et en Tunisie», se remémore-t-il. «Une année passée à retravailler les cahiers de charges, à lancer la diffusion terrestre, à remobiliser 160 personnes autour d'un projet, à élaborer un plan stratégique, et commencer enfin à percevoir le frémissement d'une audience et voilà que le conseil d'administration de la chaîne décide d'en faire une chaîne de divertissement», résume-t-il. Succès et désillusion à 2 M et Médi 1 Sat Mustapha Mellouk reconnaît ne pas avoir eu «toutes les cartes en mains», il décida donc de jeter l'éponge et de présenter sa démission. Cette situation n'est pas sans rappeler une précédente expérience. C'était en l'an 2000, le paysage médiatique est secoué par le limogeage de trois responsables de la chaîne d'Aïn Sebaa, 2M. «Douze années de labeur qui se terminent brutalement. Durant lesquelles j'ai participé au lancement de la chaîne, ensuite, j'ai eu en charge la direction des programmations, de l'information, de la production, du sport. Toute la production de la chaîne était sous ma responsabilité», précise-t-il. Pour la petite histoire, une revue de presse diffusée durant le journal télévisé reprend une interview de Mustapha Abdelaziz, chef du Polisario, parue dans le défunt hebdomadaire «Le Journal». La réaction de la tutelle fut sans appel. En 24 heures, trois responsables de la chaîne sont licenciés pour faute professionnelle caractérisée. «Les règles d'usage avaient été respectées par le journaliste. Je pense que la chaîne était devenue un outil médiatique important et il fallait la maîtriser», constate Mustapha Mellouk. Un passage rafraîchissant par le Qatar Et c'est non sans fierté qu'il précise : «Aujourd'hui encore, je suis ravi d'entendre que je faisais partie de la génération qui a fait les belles années de 2M. Et même quand en 1996 la chaîne a été nationalisée, nous avions tout fait pour ne pas vendre notre âme en maintenant notre ligne éditoriale jusqu'en 2000». Il reconnaît toutefois que sur le plan personnel, la situation a été difficile. Une année plus tard, l'homme rebondit. Il lance la société Streamédia, la première société marocaine qui diffusait sur Internet. Mais encore une fois, le destin en décide autrement. Avec sa famille, il s'installe pendant trois ans au Qatar, avant d'être sollicité pour diriger en 2009, la chaîne tangéroise, Médi 1 TV. Au Qatar, il a été conseiller auprès de la Qatar fundation, sous la présidence de Cheikha Mouza. Il se penche sur le développement des chaînes éducatives du groupe Al Jazeera, en supervisant la production de contenus pour 7 à 8 pays. «Une expérience exceptionnelle, j'ai eu l'occasion de me libérer de mes habitudes, de vivre une très belle expérience internationale, l'aventure était passionnante», commente-t-il. [tabs][tab title ="Un amour pour Casablanca"]Se présentant lui-même comme un pur produit de Casablanca, Mustapha Mellouk est né en 1963. Diplômé en sciences de gestion et titulaire d'un MBA de l'ESCP, il met toute son expertise dans la mise à niveau de la médina de Casablanca. «Après 20 ans de vadrouille audiovisuelle, j'avais décidé de consacrer du temps à ma ville», raconte-t-il. Résultat: en partenariat avec des acteurs publics et privés un projet de réhabilitation pour la Médina de Casablanca est lancé. Le chantier a reçu l'aval du Souverain. «La visite de Sa Majesté, en personne, à la Médina était pour moi une consécration pour les nombreuses familles qui y vivent», se remémore-t-il. Et d'ajouter : «Tout ceci a mené au plan de développement stratégique de Casablanca avec la création du think tank». Une fois, le plan signé devant le Roi, «j'ai alors estimé que les organes de la ville devaient gérer son exécution, et, pour ma part, il fallait que je revienne à mes activités audiovisuelles et cinématographiques et nous y voilà !», indique-t-il.[/tab][/tabs]