Des conventions sont signées avec les régions de Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Drâa-Tafilalet, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l'Oriental et Marrakech-Safi, en attendant la finalisation de la convention de Souss-Massa. La compagnie nationale couvre 25 lignes domestiques et effectue 186 rotations par semaines. Après Marrakech-Fès, Air Arabia veut ouvrir une ligne Rabat-Agadir. Le réseau domestique de Royal Air Maroc compte désormais 25 lignes aériennes domestiques dont 17 entre Casablanca et d'autres villes du pays et 8 reliant les autres villes entre elles. Cette densification fait suite à la signature de conventions avec sept régions que sont Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Drâa-Tafilalet, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l'Oriental et Marrakech-Safi. Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc, explique en substance que ces conventions ont concerné 12 lignes. A présent la compagnie effectue 186 rotations par semaine en interne, en attendant la signature d'une autre convention avec la région Souss-Massa pour la ligne Casablanca-Agadir. D'après une source à Royal Air Maroc, la consolidation de ces partenariats a permis d'accroître significativement le trafic aérien intérieur. «Le nombre de passagers est passé de près de 796 000 en 2013 à plus d'un million en 2017, soit une augmentation de 32%. Le trafic domestique marocain a ainsi évolué deux fois plus vite que dans le monde», renchérit un responsable de RAM. Le maillage du territoire est sans nul doute bien plus dense qu'auparavant. Les professionnels du tourisme continuent pourtant de réclamer des vols supplémentaires «pour couvrir une demande intérieure croissante». Cette requête est principalement adressée à la compagnie nationale. La question est cependant de savoir si la mission de service public qui lui est dévolue pour désenclaver certaines régions difficilement accessibles doit primer sur les préoccupations de rentabilité. Assurément, non! Le moindre mal est donc d'arriver à l'équilibre en s'appuyant, entre autres, sur les quelques lignes rentables et les partenariat noués avec les régions. «A titre d'exemple, la ligne Casablanca-Dakhla (10 rotations/semaine) affiche un taux d'occupation supérieur à 90% toute la semaine. De plus, la subvention qu'obtient la RAM de la part de la région Dakhla-Oued Eddahab dépasse 20 MDH/an», déclare Daif Allah Ndour, délégué du tourisme de Dakhla. L'augmentation de la fréquentation est donc intimement liée au prix. On s'attend donc à de meilleurs scores sur la ligne Casablanca-Agadir dont le voyage aller simple sera facturé 550 DH, alors qu'il pouvait atteindre 1000 DH pendant la haute saison. La convention RAM/Marrakech – Safi a, elle, permis l'ouverture de la liaison Casablanca – Essaouira (3 fréquences par semaine) à un prix de 400 DH pour un aller simple. Dans le cas de la convention RAM/Drâa-Tafilalet, les billets sont encore plus accessibles. 312 rotations par an prévues entre Casablanca et Ouarzazate D'après un document fourni par la région Drâa-Tafilalet relatif à sa convention de partenariat signé avec la compagnie en novembre 2017, le coût global maximal annuel s'élève à 45,49 MDH pour des vols réalisés à des jours et heures permettant d'éviter des arrivées tardives dans les hôtels de Ouarzazate. La part du soutien financier du conseil régional est de 34,65 MDH dont 10,5 MDH via la Direction générale des collectivités locales (DGCL). Le ministère du tourisme, du transport aérien et de l'économie sociale, via la direction générale de l'aviation civile, met sur la table 10,83 MDH. Le nombre annuel de rotations prévues pour Casablanca-Ouarzazate est de 312, de 104 pour Casablanca-Ouarzazate-Zagora et de 260 rotations pour Casablanca-Errachidia. Toute la dotation n'est pas versée. Le montant des subventions par rotation est calculé en fonction du taux de remplissage quadrimestriel moyen. En d'autres termes, plus ce taux est élevé plus le montant baisse. L'impact sur le prix du billet est palpable. Depuis mars 2018, l'aller simple en classe économique sur des vols Casablanca-Ouarzazate, Casablanca-Zagora et Casablanca-Errachidia sont au prix de 400 DH chacun. L'aller simple Ouarzazate-Zagora est à 300 DH. En l'absence de subvention, le prix du voyage devient naturellement plus cher. A titre d'exemple, il faut 1392 dirhams pour un aller retour Casablanca/Oujda opéré quotidiennement par la RAM. «Ce vol affiche très souvent complet. Mais faute de subvention, supprimée depuis plus d'un an par la Région, les responsables de la compagnie appliquent ce tarif», confie un responsable du CRT de l'Oriental. Le PDG de RAM confirme qu'à l'instar des lignes Casablanca-Laayoune et Casablanca-Dakhla, la liaison Casablanca-Oujda ne bénéficie quasiment plus d'accompagnement grâce à son dynamisme et aux investissements consentis par la compagnie nationale depuis des dizaines d'années. Selon le responsable du CRT de l'Oriental, «les autorités de la région avaient, en fin 2017, engagé des négociations avec les responsables d'Air Arabia Maroc pour un deuxième vol direct Casablanca-Oudja au prix de 1000 DH aller-retour, mais aucun accord n'avait été trouvé». Royal Air Maroc veut installer des bases aériennes dédiées au domestique En dehors de la RAM, Air Arabia est en fait la seule compagnie qui exploite des lignes intérieures, en particulier entre Marrakech et Fès à une fréquence de trois vols aller-retour/semaine, suite à un appel d'offres lancé par l'ONMT. Le prix du billet aller-retour commence à 265 DH. La compagnie low coast compte maintenant programmer un Rabat-Agadir. Les négociations sont en cours entre les responsables de la région Souss-Massa. L'objectif est de donner un nouvel élan à la destination, mais aussi la relier à l'aéroport Rabat-Salé. «De son côté, Royal Air Maroc se penche actuellement sur le projet de la mise en place de bases aériennes dédiées au domestique, et qui seront installées dans différentes villes du Royaume. L'objectif est de généraliser et d'étendre le réseau aux autres régions de manière à rompre avec la radicalisation autour de l'axe Casablanca», précise M. Addou. L'Office national des aéroports (ONDA), de son côté, a pris des mesures incitatives pour encourager le développement des liaisons domestiques. D'après une source de l'office, tous les vols domestiques bénéficient des exonérations sur les redevances passager, atterrissage, stationnement, balisage, passerelle et approche. [tabs][tab title ="Une flotte spécifique dédiée au réseau domestique "]La RAM s'est dotée d'une flotte dédiée au transport intérieur composée de 5 avions ATR de 70 places et de 4 appareils Embraer E90 de 96 sièges. Un sixième ATR neuf renforcera, à partir de 2019, cette flotte pour laquelle RAM a mobilisé un investissement total estimé à plus de 3,5 milliards de DH. Au même moment, la compagnie continue à desservir certaines lignes en Boeing 737 telles que Casablanca- Dakhla, Agadir-Laâyoune-Dakhla, et parfois Casablanca-Ouarzazate et Casablanca-Oujda.[/tab][/tabs]