A fin octobre 2016, le chiffre d'affaires du textile et de l'habillement est de 28 milliards de DH, en hausse de 6%. Le marché local souffre de concurrence déloyale, notamment de la part de la Turquie. Le textile marocain connaît une embellie à l'export. D'après l'Association marocaine des industries de textile et d'habillement (AMITH), le chiffre d'affaires arrêté à fin octobre 2016 est de 28 milliards de DH, en hausse de plus de 6% par rapport à la même période en 2015. Cette bonne santé est expliquée par la performance positive de trois écosystèmes lancés en cours d'année dans le cadre du PAI : denim, fast fashion et celui des distributeurs industriels des marques marocaines. A cette date, ces écosystèmes comptent 10 locomotives, 5 pour le fast fashion, 4 pour le denim et un pour la distribution. «Parmi les autres raisons de cette performance, on peut inclure le renchérissement des coûts de production en Chine, poussant ainsi ce pays à se réorienter vers son marché local. Ce qui a libéré de la place pour les producteurs, notamment marocains. Le deuxième avantage réside dans la stabilité du Maroc contrairement à d'autres pays comme la Turquie et la Tunisie. La reprise de la consommation en Espagne a aussi contribué significativement à la réalisation de ces objectifs», déclare Karim Tazi, président de l'AMITH. Selon M. Tazi, «les projets mis en place dans le cadre du plan d'accélération industrielle ont joué un rôle déterminant dans la réalisation des objectifs à l'export». Si la cadence actuelle se poursuit, un nouveau record sera établi à fin décembre. Le chiffre d'affaires sera de l'ordre de 32 à 33 milliards de DH contre 30 milliards en 2015 et autant en 2014, d'après les statistiques de l'Office des changes. Le marché britannique s'essouffle Certains marchés pourraient toutefois enrayer la machine, principalement la Grande-Bretagne qui montre quelques signes d'essoufflement. «Nos commandes ont été honorées à perte. Celles de l'été ont été négociées en livre sterling à un cours de 14 DH. Finalement, nous avons été rémunérés au cours en vigueur aujourd'hui de 12,50 DH. Pire, vu l'incertitude du marché britannique après le Brexit, on s'attend à une baisse des commandes de la part des donneurs d'ordre anglais. Les usines de la région Rabat-Salé seront directement touchées car travaillant exclusivement pour l'Angleterre ; celles de Casablanca et Tanger sont épargnées car sous-traitant pour le marché européen, notamment espagnol», explique Alae Eddine Al Bahraoui, PDG de Marcotex, usine de production de textile à Rabat. Pour le moment, les feux sont au vert pour l'export. Ce n'est pas le cas du marché local qui souffre de contrebande et d'importations massives, notamment de Turquie. Conséquence, «le nombre d'emplois est tombé de 430000 en 2014 à 400000 aujourd'hui. L'AMITH réalise une étude qui déterminera précisément les dégâts causés par ces importations légales et illégales. La dynamique de l'export ne pourrait se poursuivre qu'à condition de régler la problématique du marché national», déclare M. Tazi.