Tramway, ligne LGV, signalisation et maintenance du matériel roulant : la multinationale veut contribuer au développement de la filière ferroviaire au Maroc. Elle s'emploie à améliorer son taux de sourcing à partir du Royaume estimé pour l'instant à 15%. La base industrielle est en train d'être constituée en vue d'une ouverture sur le marché africain. Pour sa première sortie médiatique, le nouveau PDG d'Alstom Maroc, Brahim Soua (nommé en avril 2016), a mis en évidence toute la volonté du groupe français de mieux développer le business ferroviaire au Maroc où il emploie 350 personnes. Avec les projets de tramway, de ligne à grande vitesse et de signalisation ferroviaire, le travail ne manque pas. L'une des premières preuves de cet engagement est qu'Alstom aspire à améliorer son sourcing à partir du Maroc estimé pour l'instant à 15%. Grâce à plus de 300 fournisseurs prospectés et 22 qualifiés aux normes ferroviaires, la valeur des exportations du Maroc vers les sites d'Alstom en Europe s'élève à 175 millions d'euros à fin 2015. «Les fournisseurs sont plus enclins à travailler quand le potentiel d'affaires est important, notamment à l'étranger (en Afrique). Pour l'instant, nous développons notre base industrielle au Maroc dans l'attente de l'ouverture d'un marché africain», déclare Brahim Soua. Dans ce cadre, Alstom a co-créé avec Nexans en 2011 Cabliance Maroc (implantée à Fès), société spécialisée dans le câblage et les armoires électriques pour le marché ferroviaire dont elle a acquis la totalité en avril 2016. La route est méthodiquement balisée Cela dit, le potentiel d'affaires du projet de tramway continue. Après les premières livraisons de tramway de Casablanca et Rabat-Salé (évaluées respectivement à 74 et 44 rames citadis), la ville blanche a commandé 50 citadis supplémentaires dans le cadre de l'extension de la ligne. L'ONCF a pour sa part déjà reçu 12 rames à Grande vitesse de type Duplex 2 niveaux. Outre le matériel roulant, Alstom se penche également sur le volet de la maintenance des locomotives. Elle a soumissionné à l'appel d'offres lancé par Casa Tramway avec laquelle elle était liée pour le même service jusqu'à l'été 2014. En matière de signalisation, le groupe français a déjà équipé 900 km de voies du réseau de l'ONCF, 66 gares et 30 km urbains sur le tramway de Casablanca. Dans le transport urbain, il s'intéresse à l'extension du tramway de Rabat, à la phase 3 de celui de Casablanca et leur maintenance et exploitation. Idem pour les lignes de tramway projetées à Fès, Tanger et Agadir. La LGV Marrakech-Agadir est aussi visée par d'Alstom. Et pour développer encore plus l'industrie ferroviaire, Alstom a contribué à la création du Groupement des industriels ferroviaires au Maroc (GIFER). Sa voie est méthodiquement balisée et l'avenir s'annonce sous de bons auspices.