Le corps de Hamid El Kanouni, le vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu dimanche dernier à Berkane, quitte la morgue de Casablanca aujourd'hui. La famille et les amis du défunt sont en train de régler les dernières formalités pour le transporter vers Fès, sa ville natale, où il sera enterré. « On nous a demandé de payer 3500 dirhams pour payer le cercueil et l'ambulance qui le transportera », nous indique Fayçal, un de ses amis, présent à la morgue de Casablanca, ce mercredi 10 août 2011. « Si Hamid possédait une somme pareille (ndlr : 3500 Dhs), il n'aurait pas brûlé son corps », ajoute son ami. Selon nos informations, cette somme a été payée par les jeunes du Mouvement du 20 février de Casablanca, qui ont organisé un sit-in devant la morgue en début d'après midi de ce mercredi. La MAP défend ses flics... L'agence Maghreb arab press (MAP) a fini par publier une dépêche dans la soirée du mardi 9 août, où elle nie la responsabilité de la police dans ce drame. Selon la MAP, les services de police ont été informés, dimanche, d'un échange d'injures suivi d'une réconciliation entre une femme propriétaire d'un four public, sis avenue Mohammed V et un marchand de pain ambulant, à cause d'un litige à caractère civil. « Cette affaire a été consignée dans les registres de ces services après la réconciliation entre les deux parties » précise la MAP qui cite une source policière. «Après le départ des intéressés du commissariat de police, Hamid Kanouni, a été surpris de constater que sa marchandise a été détruite par un inconnu, ce qui l'a incité à asperger ses vêtements d'essence et d'y mettre le feu sur l'avenue Achouhada », ajoute la dépêche. « C'est faux », réplique Fayçal, qui a accompagné Hamid dans l'ambulance de Berkane à Casablanca. « Quand Hamid a trouvé sa marchandise détruite, il est revenu au commissariat pour se plaindre. Sauf qu'il a été insulté et giflé par un policier. Il est parti acheter cinq litres d'essence, en a aspergé son corps et mis le feu », explique-t-il. « D'ailleurs, il s'est immolé devant le commissariat et non pas sur le boulevard Mohammed V où il travaille », argumente-t-il.