Et si Mr. Hassan Daki, procureur général du roi et Mohamed Sebbar, SG du CNDH ont été blousés, trompés, bernés, instrumentalisés et qu'à ces honorables personnes on a fait prendre des vessies pour des lanternes ? Hypothèse que l'on ne peut écarter, rejeter à priori, surtout si l'on prend en considération les différentes vidéos qui circulent sur Youtube et qui retracent le développement et l'extension du centre de détention de Témara depuis 2001. Vidéos, réalisées grâce à Googlemap, qui révèlent qu'il n'existe pas un centre de Témara, mais trois, dont un répond parfaitement à la description faite par Mr. Dakki : installations sportives, restaurant, bâtiment administratif. Les deux honorables personnalités n'auraient donc rapporté que ce qu'ils ont vu. Point de mensonge donc. Mais, cela ne veut pas dire, pour autant, qu'il n'existe pas un centre de détention secret où se sont pratiqués et se pratiqueraient encore les pires tortures. Un centre qui abriterait même une piste d'atterrissage longue de quelques cinq cent mètres. Ceci dit, Mr. Daki, de par sa fonction, ses responsabilités, peut-il affirmer que jamais il n'eut affaire à des prévenus qui lui ont parlé de ce centre et des tortures qu'ils y ont endurées ? Nous en doutons. Quant à Mr. Sebbar, en tant qu'avocat, nombre de ses clients lui ont parlé de ce centre et des horreurs qui s'y passaient. Et comme président de Forum Vérité et Justice n'a-t-il pas dénoncé ce centre et les affres qui s'y produisaient, demandant qu'enquête soit diligentée à ce propos ? Un silence éloquent Si ce centre est tel que le présente le gouvernement, un banal complexe administratif, pourquoi avoir réprimé aussi durement les militants du 20 février qui voulaient pique niquer dans ses alentours? Dans une déclaration faite à la RTM, Mr Khalid Naciri a soutenu que prétendre que ce centre est un lieu secret de détention où se pratique la torture est pur mensonge. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement n'a pas pipé mot pendant ces dix dernières années et apporté un démenti à toutes une avalanche de rapports, de déclarations, d'écrits affirmant que ce centre était bel et bien un centre de détention secret où se pratique la torture ? Citons dans ce sens l'ouvrage devenu référence « Les vols secrets de la CIA : Comment l'Amérique a sous traité la torture » de Stéphane Grey, les mémoires de Mohamed Ben Khadra, Tazmart 234, les rapports accablants d'Amnesty Internationale, de Humain Rights Watch, de l'Union Européenne, les témoignages des rescapés de ce centre telle MM. Fatiha Mejati qui y a séjourné pendant neuf mois avec son fils. Sans oublier les deux vidéos découvertes par hasard et concernent des séances de torture du Yéménite Ramzi Bin Chiba au centre de Témara. Des vidéos dont l'existence a été révélée par la presse américaine. Du pain béni pour la défense de l'Ethiopien Binyam Mohamed qui ne cesse de clamer haut et fort qu'il a été torturé dans ce centre en présence d'agents des services secrets britanniques. Pique nique Le ministre de la communication affirme, toujours dans sa déclaration à la RTM , que les militants du 20 février avaient entrepris une marche sur le centre de Témara. Mensonge, car des le mois d'Avril, ce mouvement avait annoncé qu'il allait organiser une pique nique et non une marche. Ce qui ne nécessitait aucune autorisation préalable. Faut-il en conclure que, dans le plus « beau pays du monde », obligation est de disposer d'une autorisation en bonne et due forme pour pique niquer ? Ce serait là, une première mondiale et une nouvelle et nième spécifié marocaine !!! Et notre « kaddabator » d'ajouter que les forces de l'ordre ont agi à l'encontre des militants du 20 février en ce 15 mai, d'une manière civilisée et que recours à la force n'eut point. Mensonge là aussi ! En témoignent et les vidéos retraçant la répression sauvage menée par les forces auxiliaires, les policiers en civil, les CMI, les brigades antiterroristes cagoulés qui ont fait le tour du monde sur YouTube, et les photos des tabassés qui ont fait la une des journaux. Celle, particulièrement de Oussama El Khlifi , le visage fracassé et baignant dans le sang. Même les journalistes ont eu leur lot de coups, d'insultes. Une conduite que le reporter Fouad El Madani a dénoncée dans une lettre adressée à khalid Naciri où il accuse celui-ci de mensonge, preuves à l'appui. Exemple d'insulte proférée par les représentants de l'ordre « Que Dieu maudisse ton père et si tu es journaliste, dégage d'ici fils de pute ». On comprend ce que « civilisé » veut dire pour Mr. Naciri. Et Mr. Madini de citer les journalistes qui ont subi les « civilités » des forces de l'ordre : Mr. Abdemajid Bzout du journal « Sabbah », Mr. Ziani de « Al Ittihad Al Ichtiraki ». Entre autres. De ce qui précède, il ressort que Mr. Naciri fait siens les principes posés par le dirigeant Nazi Goebbels : - « plus le mensonge est gros plus il passe ». - « c'est un des droits absolus de l'Etat que de présider à la constitution de l'opinion publique ». Sans oublier le « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » de Voltaire. Mr. Naciri, une fois encore est pris en flagrant délie de mensonge. Plus, en flagrant délire de mensonge, devenant ainsi le ministre du « Mensonge et de la propagande ». Plus grave, ce monsieur est porte parole du gouvernement. Donc, lorsqu'il ment, c'est tout l'Etat qui ment Pas de quoi s'étonner lorsqu'on se rappelle les « performances » d'un certain Abbas El Fassi lors de l'affaire de Najat. L'on comprend pourquoi les citoyens n'accordent aucun crédit à tout ce que dit le gouvernement. Cela remonte d'ailleurs à plusieurs décades. Que l'on se rappelle. Hassan II affirmait, sourire aux lèvres, qu'Agdez était la capitale des roses et soutenait que Tazmamart n'existait que dans les esprits des adversaires de la démocratie. Aujourd'hui, Aujourd'hui on visite le bagne d'Agdaz. De même pour Tazmamart. Par le passé, on soutenait que Derb Moulay Chrif n'était pas un centre de torture. Aujourd'hui, c'est un centre culturel et un lieu de mémoire Par le passé, on disait que Dar El Mokri n'existait pas, Aujourd'hui, c'est un fait établi. Aujourd'hui, on dit que le centre de Témara n'existe pas. Demain, on en parlera comme un lieu de détention secret où furent torturés des centaines de citoyens marocains et d'étranger. Al 3ahd Al Jadid, continuité d'El 3ahd Al Qadim. Touche pas à ma DGST ! En réagissant d'une manière aussi violente, aussi démesurée, aussi hystérique à la tenue d'un simple pique nique, le régime n'a-t-il pas révélé son essence sécuritaire ? N'aurait-il pas clamé haut et fort qu'il n'entendait nullement permettre que l'on s'attaquât à son noyau dur, à savoir sa police politique, la DGST laquelle n'aurait rien à envier à la SAVAK* du chah et à la STASI de l'ancienne RDA ** ? N'est –il pas fort signifiant aussi que l'on puisse manifester aux abords immédiats du palais royal à Rabat et non dans les environs du siège de la DGST ? L'implacable répression d'un simple repas champêtre se voulait un message politique, un dernier avertissement. Le temps des marches, de la contestation est terminé. Le mouvement du 20 février doit rentrer dans les rangs .La « plaisanterie » doit prendre fin ne cessait de vociférer les policiers en rouant de coups les jeunes désarmés du 20 février. Le 15 mai le régime concrétisait à coups d'interdictions, de matraques, d'insultes, d'arrestations sa ferme intention de faire place nette avant que la nouvelle constitution ne soit rendue publique Rappelons qu'à son début, le mouvement du 20 février avait été accusé d'être noyauté par le Polisario (Dixit le ministre de la jeunesse et des sports Moncef Belkhayat). Aujourd'hui il serait phagocyté par l'extrême gauche, les islamistes d'El Adl Wa EL Ihssan et les la Salafia Jihadia à en croire M. Khalid Naciri, tous unis pour occire la démocratie marocaine !!! Le plus dur reste à venir, car le makhzen semble décidé à en finir avec le printemps marocain sauf s'il se fait rappeler à l'ordres par les USA et l'U.E qui n'a pas hésité à conditionner son aide économique à « l'enracinement d'une démocratie durable » et au respect des droits humains. ! *La SAVAK est fondée en 1957 avec l'assistance de la CIA et du Mossad avec pour mission de protéger le Shah, Mohammad Reza Pahlavi et de contrôler l'opposition, en particulier politique **Service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage du régime communiste de la République démocratique allemande (RDA), créé le 8 février . La Stasi était souvent désignée comme « le bouclier et l'épée du parti » Rabat le1/O6/2O11