Le 12 septembre 2013, Amnesty International publie un rapport intitulé ''Maroc et Sahara occidental. De nouvelles révélations sur des disparitions de Sahraouis soulignent le manque de vérité et de justice''. Le document revient sur la récente découverte d'une fosse commune dans la zone de Fadret Leguiaa, près d'Amgala au Sahara, par une équipe espagnole d'experts médicolégaux. L'équipe a publié ses conclusions le 10 septembre 2013, indiquant que huit Sahraouis (six adultes et deux enfants) avaient été arrêtés en février 1976 par une patrouille militaire marocaine et exécutés puis enterrés sur place. Pour Amnesty International, ''l'Instance équité et réconciliation (IER), créée en 2004 par les autorités marocaines pour enquêter sur les disparitions forcées, entre autres violations, n'avait révélé aucune information sur ce qu'il était advenu de ces huit personnes.Cependant, quatre d'entre elles avaient fait l'objet de recherches menées par le Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH). Celui-ci avait conclu que ces quatre personnes avaient été arrêtées par les forces armées marocaines près d'Amgala en 1976 (en février, juin et juillet) et emmenées à la caserne militaire de Smara (.... ) Où elles étaient ensuite décédées. Les quatre autres ne figuraient ni sur les listes de personnes disparues de l'IER, ni sur celles du CCDH.'' De son côté, le CNDH a publié le 16 septembre un communiqué via la MAP dans lequel il affirme que '''IER a mené durant son mandat (2004-2005) des investigations sur les huit victimes évoquées qui ont fait l'objet d'échanges permanents entre le gouvernement marocain et le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées et involontaires (GTDFI) et entre le CCDH puis le CNDH et le Comité international de la Croix rouge (CICR)''. Mais la divergence entre les conclusions du CCDH et celles de l'équipe espagnole sur la mort de quatre des huit Sahraouis disparus conduit Amnesty à douter de ''la fiabilité des conclusions publiées par le CCDH à propos d'autres cas de disparitions forcées''. D'ailleurs, dans son dernier communiqué, le CNDH reconnaît n'avoir eu accès qu'aux seules archives des autorités marocaines, ce qui conforte le point de vue d'Amnesty considérant que ""ni l'IER, ni le CCDH n'ont pu recueillir de témoignages des familles de disparus, réfugiées dans les camps de Tindouf". Dans son rapport, Amnesty suggère de ''demander des comptes aux responsables afin de mettre réellement un terme à l'impunité pour les violations commises dans le cadre du conflit armé entre le Maroc et le Front Polisario''. Amnesty pense que ''la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui est la force de maintien de la paix présente dans la région, pourrait jouer un rôle en apportant une aide internationale et des compétences pour faciliter le processus, de même que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires de l'ONU'' et réitère sa demande de prolonger le mandat de la MINURSO à la protection des droits humains dans la région du Sahara". Pour consulter le rapport d'Amnesty International, cliquer içi.