Le secrétariat général du PJD s'est dit «prêt à toutes les options allant dans le sens de la préservation des intérêts supérieurs de la nation. La décision sera prise au moment opportun dans le cadre des instances compétentes du parti». Cependant, l'information recueillie sur le site officiel du PJD ne donne pas davantage d'explications sur la nature de ces «options» et si parmi elles figure la possibilité pour Benkirane de demander au Roi de le destituer, comme il en a fait allusion à plusieurs reprises au cas où il se heurterait à des difficultés dans l'application de son programme. Rappelons que le Roi avait reçu le premier secrétaire du parti de l'Istiqlal le mercredi 26 juin dernier à Oujda. Un mémorandum avait été remis à Mohammed VI, expliquant les motifs de la volonté du parti de l'Istiqlal à se retirer du gouvernement. Pour l'occasion, un avion spécial avait été mis à la disposition de Chabat par le Palais, chose qui n'a pas été accueillie d'un bon œil par les dirigeants du PJD. L'audience royale est intervenue suite à la plus grande crise gouvernementale qu'a connue le pays après l'indépendance entre un chef de gouvernement et un chef de parti membre de la coalition. Durant ce conflit, Chabat ne s'est donné aucun répit pour pourfendre le gouvernement de Sa Majesté. Selon certaines sources, les dirigeants du PJD prépareraient une contre-attaque aux invectives de Chabat afin de rétablir la confiance au sein des militants du parti de la lanterne. Chabat avait traité la moitié du gouvernement Benkirane de «soulards». Il a par ailleurs accusé le chef du gouvernement «d'intelligence avec les généraux algériens contre l'intégrité territoriale», de «protéger la corruption et les corrompus» et de «nommer des intégristes à de hautes fonctions administratives». Notons qu'à plusieurs reprises, Benkirane s'est dit prêt à se retirer de ses fonctions sous la pression du peuple ou si le Roi le lui demandait ou encore s'il éprouvait des difficultés à mener son action. Aujourd'hui, un certain nombre d'observateurs se demandent quelles seraient les limites pour lesquelles Benkirane pourraient jeter l'éponge après tout ce qu'il a subi depuis la visite de Recep Tayyip Erdogan et du désistement royal concernant la rencontre qui devait avoir lieu avec le responsable turc, comme l'avait déclaré auparavant le ministre des Affaires étrangères Saad Eddine El Othmani. Benkirane s'est également plaint devant le Parlement des défis lancés par une «simple employée» de la deuxième chaîne de télévision publique.