La Fédération nationale des commerçants de carburant a organisé mardi 14 février une assemblée générale extraordinaire à partir de 9 heures à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Casablanca, sous la présidence de Abdellah Sala. C'est dans une salle bondée que les membres du bureau de la Fédération ont démarré les travaux de cette assemblée extraordinaire à la veille des bilans du mois de mars prochain. L'objet de cette rencontre a été spécialement le débat des nouvelles dispositions fiscales introduites par la loi de Finances pour l'année 2005. Les commerçants de carburant, qui ont commencé par dénoncer vivement les caricatures réalisées sur le Prophète, ont rappelé à l'assistance l'ensemble des écrits et des rencontres effectués pour sensibiliser les responsables à leur situation. « La situation critique et alarmante dans laquelle continue à se débattre notre secteur d'activité s'est aggravée par les nouvelles dispositions citées en objet, introduisant désormais la fiscalisation des produits pétroliers au niveau des stations-service en vertu du deuxième alinéa du paragraphe a) de l'article 15 de la loi 30/85 sur la T.V.A. », souligne une correspondance adressée au Premier ministre. Le président de la Fédération a énuméré d'autres correspondances datées respectivement du 3 février, 15 mars, 28 avril, 31 mai, 8 septembre 2005 et du 4 janvier 2006. Selon Hadj Benkhayi, premier vice-président de la Fédération, les commerçants de carburant sont de simples consommateurs qui achètent les produits en T.T.C. et qui les revendent en T.T.C. Il est inconcevable, disent-ils, de gagner 3% sur la vente des carburants, depuis 1994, et payer à l'Etat 7% de T.V.A. supplémentaires, car nous n'avons pas les moyens de récupérer ces sommes d'argent dans la mesure où ce sont les sociétés et les multinationales qui équipent les stations-service. Le trafic des carburants provenant frauduleusement des pays limitrophes, qui affecte gravement leur activité, a également fait l'objet de leur assemblée dans la mesure où plus d'une vingtaine de stations-service ont arrêté définitivement leur commerce. A noter que le Maroc compte 2035 stations-service qui emploient 15.752 ouvriers à charge de 87.945 personnes. Selon certains membres de la Fédération, les participants à cette rencontre ont délégué au bureau exécutif de la Fédération le choix de décider une grève de 48 ou de 72 heures. Celle-ci est prévue pour cette semaine au cas où leurs doléances ne seraient pas prises en considération. Cette probable grève, qui risque de paralyser l'économie nationale, a été votée à l'unanimité. Malheur donc à ceux qui ne peuvent mettre que 50 DH de carburant dans le réservoir de leur véhicule. Qu'il s'agisse de carburateurs ou d'injecteurs, ce serait la panne…sèche !