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Un mal qui ronge l'école marocaine
Publié dans La Gazette du Maroc le 30 - 01 - 2006


Abandon scolaire
Les écoles marocaines retiennent mal leurs élèves. Seulement 62% des élèves inscrits en primaire atteignent la classe de 6ème. À cause d'un système éducatif boiteux, de la pauvreté des familles ou d'autres difficultés, l'abandon scolaire enregistre, au Maroc, des taux très élevés.
Jamal a quitté, tôt, les bancs de l'école. « Mon père est venu s'installer avec son frère à Casablanca. J'avais 14 ans lorsque je l'ai rejoint avec ma famille », se rappelle ce jeune commerçant de 33 ans. Il se rappelle très bien de cette année qui a bouleversé sa vie. « C'était l'année où j'ai dû abandonner les études au terme de ma deuxième année au collège. J'étais l'aîné de mes frères et sœurs et je devais donner un coup de main à mon père et mon oncle dans leur commerce », raconte-t-il.
A 14 ans, Jamal quitte l'école sans trop de regrets. « À cet âge-là, surtout que j'étais loin d'être un élève brillant, je me rappelle que ça m'avait même fait plaisir de quitter l'école. Je préférais de loin les après-midi passés dans le commerce familial ».
Ce n'est en effet que plusieurs années plus tard, que ce jeune homme développera un certain complexe par rapport aux études. « Plus tard, j'ai eu à fréquenter des jeunes de mon âge qui allaient au lycée puis à l'université. J'ai même des amis, dans mon quartier notamment, qui ont décroché de grands diplômes universitaires. Souvent, je les ai enviés », reconnaît-il.
L'abandon scolaire n'a heureusement pas été une fatalité pour ce jeune homme. « Je n'en suis sorti ni délinquant ni mendiant », commente-t-il avec un brin d'humour. « Ça m'aurait cependant beaucoup plu d'avoir un niveau d'instruction comme la plupart des personnes de mon âge ».
Le petit commerce familial a grandi, et Jamal s'occupe désormais de la gestion de ce qui est devenu aujourd'hui l'entreprise familiale.
Si Jamal a eu la chance d'évoluer dans une affaire familiale qui fait de lui pratiquement un patron d'entreprise, d'autres « victimes » de l'abandon scolaire n'ont pas échappé aux dégâts. Le marché du travail, plus que jamais, exigeant et compétitif, ne se contente plus d'une simple connaissance de l'alphabet latin.
L'abandon précoce reconduit à l'illettrisme !
Pour ne rester que dans le cycle primaire, qui inquiète davantage les pouvoirs publics, sur 1000 élèves inscrits pour la première fois en première année du primaire, 620 seulement arrivent à atteindre la 6ème année et 380 quittent les bancs de l'école avant ce niveau.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le Maroc enregistre un taux très élevé pour ce qui est de l'abandon scolaire, notamment dès les premières années de l'école.
Très inquiétant lorsqu'on apprend, comme nous le précise Brahim Chedati, enseignant chercheur au Centre d'orientation et de planification de l'éducation, que « tout abandon qui survient avant la quatrième année du primaire reconduit à l'illettrisme pur et simple », les connaissances acquises pendant ces années-là n'étant pas suffisamment assimilées à ce stade.
Certes, des conditions sociales, matérielles ou géographiques difficiles sont souvent les causes classiques de l'abandon scolaire à un jeune âge, mais, certains chercheurs en matière d'enseignement s'accordent à dire que le système éducatif marocain retient mal ses élèves. C'est en tout cas la synthèse de l'étude intitulée “Pour une stratégie nationale de lutte contre l'abandon scolaire”, réalisée pour le compte de l'Unicef au Maroc.
L'étude réalisée par Brahim Chedati a été présentée le 18 janvier passé à Rabat. Elle montre que le Maroc enregistre un taux des plus élevés concernant l'abandon scolaire. Ce taux classe le Maroc en deuxième position parmi les pays arabes, après la Mauritanie et juste devant le Djibouti, précisent les résultats de l'étude.
Si le système d'enseignement au Maroc connaît des améliorations en matière d'accès et d'extension de l'offre vers les régions les plus inaccessibles, précise le rapport, il n'en demeure pas moins qu'il reste un système qui « retient très peu sa clientèle ». On essaye, tant bien que mal, d'y remédier. Un programme de lutte contre l'abandon scolaire, chapeauté en partenariat par l'Unicef et le ministère de l'Education nationale, couvre en ce moment sept délégations du Royaume. Le programme comprend des activités centrées sur l'élève et vise l'amélioration de son environnement scolaire pour le garder le plus longtemps possible.
Le programme a permis de réaliser que l'abandon scolaire s'effectue essentiellement au stade primaire. Le plus souvent, ses causes correspondent à deux situations : « lorsque le collège est loin et ne dispose pas d'internat ou encore quand l'élève accède au collège avec un niveau scolaire qui ne lui permet pas de suivre normalement les études collégiales ». Faut-il jeter l'éponge pour autant ?


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