Arts plastiques C'est une première. La naissance d'un Collectif d'artistes nommé le 212 - comme l'indicatif du pays - qui voit le jour un certain 16 novembre et l'achat de toute l'exposition par la Fondation ONA. Action grandiose qui met sur les rails une réelle movida marocaine. Cela s'est décidé le jour même de l'inauguration du collectif et de l'exposition au Cube à Rabat. C'était un 16 novembre, date symbolique qui répond à l'indicatif 212. La Fondation ONA, en la personne de son président, Rachid Slimi, décide d'acheter toute l'exposition. Un coût global de 50.000 DH qui cache tout un désir de participer à l'émergence d'une réelle movida qui s'articule d'abord sur la différence et la fin des clivages à la fois identitaires et humains. Le Collectif 212, qui compte plus de femmes artistes que d'hommes (y voir une marque de mise en lumière du potentiel féminin ne serait pas dénué de vérité) s'inscrit comme une alternative culturel qui vient combler un vide structurel criard que la Fondation ONA a saisi. Dans ce sens, il est important de souligner qu'en participant à cette action culturelle c'est un pari gagnant sur l'avenir qui est mis en jeu. Et à voir de plus près les artistes qui forment ce début de collectif (qui est amené à grossir ces rangs), à juger de leur place sur la scène artistique mondiale, on comprend que l'ONA a bien choisi un créneau qui pourrait répondre à une vision globale de l'art et du développement au Maroc. «Le collectif 212, plate-forme d'idées où la capacité de découverte de chacun se trouve démultipliée» Avec des sensibilités diverses, des horizons variés et des approches différentes de l'art. De Younès Rahmoun à Amina Benbouchta (qu'on ne présente plus et qui compte parmi les peintres les plus profonds du Maroc) en passant par Imad Mansour, à Myriam Mihindou, Hassan Echair, Jamila Lamrani, Safaa Erruas, ce sont là autant de forces créatrices qui marquent un territoire imaginaire bien précis et en mouvance constante. Pour ce début, nous sommes devant «7 pièces représentatives du travail personnel des auteurs et constituant un tout fédéré par une contrainte commune : la mesure de base de 30/30 centimètres». Comme le note Bernard Collet, ces artistes «ont en commun une double volonté : affirmer l'universalité de la démarche artistique sans renier une pratique inscrite dans l'espace géographique et le temps, et celle de mettre en commun ce qui les rapproche sur le plan formel, qu'il s'agit d'explorer et de définir et que l'on pourrait appeler le minimalisme expressif ». Un collectif donc, appelé à se transformer selon les exigences du temps et des contingences à la fois artistique et humaine, et une Fondation qui marque ses positions pour insuffler une énergie nouvelle aux arts et à la culture. Un pas est fait qui en appelle d'autres pour poursuivre cette mouvance artistique qui n'est pas le seul apanage des arts plastiques mais aussi du cinéma, du théâtre, du design et de la littérature.