Prostitution La rue Chaouia (ex-Colbert) à Casablanca, était connue autrefois pour ses femmes de ménage ambulantes. Celles-ci se sont transformées par la force des choses en prostituées et, par la force de l'âge et de l'usure physique, en mendiantes. Les habitués de la rue en question, qui les voyaient tous les jours, sauront qu'elles ont vieilli, qu'elles sont usées et que les rondeurs ajustées de leurs corps ont disparu. Maintenant, entourées d'enfants illégitimes, elles sifflent leur litron de vin rouge ou leur petite bouteille de “mahia” (eau-de-vie) en demandant la charité… Dans une rue parallèle (Mohamed Al Quorri), donnant elle aussi sur le boulevard Mohammed V, une nouvelle génération de prostituées est venue s'installer, comme par délocalisation, pour exercer le plus vieux métier du monde, en plein jour et avec audace, devant les riverains et tout près de la Moukataâ. Ouvertement et sans préliminaires, elles demandent aux passants s'ils veulent une petite passe contre une misérable somme de la valeur d'un sandwich. Les propriétaires des commerces du coin ainsi que les voisins sont allés voir le caïd de l'arrondissement qui leur a demandé d'établir une pétition dans ce sens pour qu'il puisse agir. La prostitution “publique et manifeste” ainsi que l'atteinte à la pudeur ont-elles besoin d'une pétition pour être réprimandées ? Le plus grave, c'est que la vie culturelle commence à souffrir énormément de ce phénomène. Les salles de cinéma, déjà mises à mal par la concurrence des CD, DVD et VCD, deviennent des lieux propices pour ces agissements. Certaines salles de projection autorisent ces filles de joie à amener leurs clients qui paient juste leur ticket d'entrée pour profiter de l'obscurité. Elles, ne paient rien puisqu'elles font de multiples entrées et sorties en une seule séance. Si, malgré l'existence de textes de loi clairs et précis, on ferme l'œil sur ces agissements sous prétexte d'un certain respect des droits de l'homme, alors que penser donc des maisons closes ?