Casablanca Near Shore Park Casablanca Near Shore Park sera la première d'une série de 4 à 6 zones destinées exclusivement à l'offshoring. Avec un tel projet, la métropole économique affiche d'énormes ambitions pour se lancer dans la sous-traitance informatique et accroître la valeur ajoutée à l'export. Une zone de 55 hectares, un investissement de plus de 1,4 milliard de dirhams pour son aménagement et près de 35.000 emplois escomptés. Des chiffres évocateurs concernant l'aspect gigantesque d'un projet tel que Casablanca Near Shore Park, qui devrait être opérationnel à partir de 2007, pour atteindre sa vitesse de croisière en 2014. L'aménagement de cette zone devrait commencer dès janvier 2006, selon le calendrier initial du projet. La métropole économique affiche ainsi d'énormes ambitions pour se lancer à la conquête du monde et bénéficier de la manne de 32 milliards de dollars que représente l'offshoring dans le monde. Selon Hamid Ben Elafdil, directeur du Centre Régional d'Investissement, cette plate-forme entre dans le cadre du plan Emergence qui avait justement identifié ce secteur comme étant l'une des priorités de Casablanca. Il ne fait aucun doute que les Centres de relation clientèle (CRC) constituent le premier secteur qui devrait bénéficier de cette zone. En effet, en seulement cinq ans, ils ont atteint un niveau important avec plus de 10.000 emplois créés. De plus, ce chiffre est largement en deçà du potentiel estimé aujourd'hui à plus de 150.000 emplois. Car, faut-il le rappeler, la France compte plus de 205.000 postes dans ce seul segment des CRC. Cependant, la création de valeurs doit aussi être recherchée dans la sous-traitance informatique via cette nouvelle zone. Il existe, à n'en pas douter, d'importantes niches à explorer. Il s'agit par exemple de la conception de logiciels destinés aux entreprises européennes, tous secteurs confondus. Sur ce plan, certaines PME marocaines se sont déjà distinguées, grâce surtout à des compétences locales. De même, cette sous-traitance doit aussi être développée dans des segments que l'on ne soupçonnerait que très peu. La tenue de la comptabilité par exemple fait l'objet de plus en plus d'externalisation de la part des entreprises françaises. Les similarités existantes entre le système comptable marocain et celui de l'Hexagone contribuent à faciliter une délocalisation en direction du Royaume. D'ailleurs, un pays comme Madagascar qui a adopté la comptabilité française dans ses moindres détails profite déjà de cette manne. Ces domaines ne sont pas les seuls, puisque les entreprises européennes cherchent aujourd'hui à délocaliser des aspects aussi complexes que la recherche et le développement. Depuis 2002, c'est devenu une réalité avec le centre de recherche de STMicroelectonics à Rabat. Ce leader qui emploie déjà 160 ingénieurs et techniciens pour la conception de circuits intégrés est suivi par d'autres entreprises. Par exemple, le Français SQLI a installé une plate-forme de R&D depuis 2003. De même, Eolane Electronics Manufacturing Services dispose d'un centre comparable depuis 2004, de même que Matra. C'est dire que le Maroc est d'un grand intérêt pour la plupart des groupes européens. Les futurs gestionnaires de cette zone ne devront donc pas oublier cet aspect qui permettra peut-être d'atteindre les 10 milliards de dollars d'exportation de l'Irlande dans ce domaine.