sante / justice Erreur, négligence ou accident médical ? La réponse tarde à se préciser autour du décès de Najat Gherbaoui, une jeune maman morte suite à une césarienne mal accomplie dans une clinique réputée de Casablanca. C'est l'histoire, a priori banale, d'une femme enceinte de son cinquième bébé. “Nos quatre enfants qui ont entre 19 et 10 ans, sont nés d'une manière traditionnelle à la maison ou dans un hôpital public comme le commun des mortels”, explique son mari Hafid Karboub. Pour sa cinquième grossesse, la famille Karboub décide de faire les choses dans les règles : Des consultations régulières chez un gynécologue durant toute la période de la grossesse, des contrôles sanguins, médicaments, vitamines et tous les accessoires qui accompagnent une grossesse bien suivie. Et évidemment pour finir, un accouchement digne de ce nom à la clinique X., une des mieux réputées de Casablanca. Tant pis si tout cela coûte trop cher pour la petite bourse de cet agent d'autorité, autant de suivi et de contrôles laissait au moins confiants quant au bon déroulement de l'accouchement et la bonne santé de la maman et du bébé. Il n'en sera rien ce vendredi 29 juillet 2005. La maman commence à perdre des eaux au milieu de la nuit lorsque qu'on appelle son gynécologue dont le cabinet se trouve à Hay Hassani, mais qui exerce également à la Clinique Y. C'est là-bas qu'à minuit précise Najat Gherbaoui est introduite dans la salle d'accouchement. Tout de suite, le gynécologue informe le mari que sa femme souffre de certaines complications et qu'il est nécessaire et urgent de recourir à une césarienne. Pourtant, signale Hafid Karboub “pendant toute la durée de la grossesse, ce même gynécologue nous a bien fait comprendre que ma femme et le bébé étaient en parfaite santé et je garde encore des certificats médicaux qui le prouvent”. La césarienne aura bien lieu et elle va durer jusqu'à 3h du matin. Le bébé est en vie, mais la maman en sortira avec une énorme ouverture horizontale juste au-dessus de la poitrine. “De toute ma vie, je n'ai jamais entendu parler d'une césarienne qui ce serait faite à ce niveau là du ventre”, s'indigne le mari, “dès sa sortie de la salle d'opération, ma femme criait aux douleurs qui lui déchiraient le ventre et le dos. Son médecin avait déjà disparu !” Disparu, c'est bien le mot. Car, à en croire ce père de famille, le médecin en question aurait refusé de revenir à la clinique suite aux souffrances anormales de sa patiente. “Ne me dérangez plus, j'ai fini mon travail, nous a-t-il lancé au téléphone avant de le couper”, rapporte Hafid Karkoub. Le jour même dans la matinée, c'est le directeur de la clinique qui interviendra pour une deuxième opération dans la même partie du corps de la victime. Une opération qui n'aurait servi à rien, sinon à l'achever complètement. Quelques heures plus tard, Najat Gherbaoui tombera dans le coma puis décédera le dimanche 31 juillet. Son bébé, qui survivra seulement quelques jours, est décédé lui aussi, le 8 août. L'affaire est à présent en justice…