Visite du premier ministre à Laâyoune Tout porte à croire que la journée du développement intégré des provinces sahariennes prévue pour le 4 juillet prochain à Laâyoune accouchera de fermes résolutions pour désamorcer le mal-être de l'investissement privé dans la région. Donner la parole aux opérateurs locaux devrait du haut des tribunes revenir comme un leitmotiv. C'est incontestable, le développement des provinces du Sud revient décidément comme un leitmotiv dans l'esprit des politiques. Pas seulement les politiques mais encore moins uniquement dans les esprits dirait-on. L'heure est à la mobilisation et toutes les forces vives s'engouffrent dans la même brèche pour passer à l'action. Normal, il aura fallu depuis toujours compter avec un trop-plein de médiatisation du conflit avec le front Polisario sans avoir d'yeux pour des questions qui versent dans l'économie, le bien-être social, les conditions de vie... Or ce sont là des catégories qu'il faut être bien inspiré de porter au pinacle pour désamorcer la crise de léthargie qui sévit dans cette partie du Royaume. Société civile et communauté des hommes d'affaires, les investisseurs marocains notamment, ont également leur mot à dire. Ces derniers qui sont pour l'heure quasi-inexistants dans la région, sont, d'après certaines sources, prêts à monter à l'assaut pour y investir mais à condition d'y trouver des opportunités alléchantes. Il suffit donc de battre campagne pour les orienter et réactiver les intentions d'affaires. Il va sans dire que d'entrée de jeu la première des manœuvres ne peut émaner que des politiques. Ceux-là même qui se sont tant bien que mal évertués à rompre avec les étiages. Car pendant les 25 dernières années, le Sahara a en effet bénéficié d'un investissement public de plus 15 milliards de dirhams qui a porté principalement sur les infrastructures : routes, aéroports, eau et électricité. Notons que le taux d'électrification est par exemple de 90% contre une moyenne nationale de 50%. Pour l'eau potable, 92% de la population est raccordée au réseau de l'ONEP, le taux de scolarisation est de 93%. Des taux qui supplantent la normale Des taux qui décidément supplantent ceux réalisés au niveau national ! Et pourtant rien n'indique le moindre engouement de l'investisseur et rien ne semble aiguillonner ses intentions d'affaires dans la région. C'est que le ballet diplomatique doit absolument continuer à battre son plein pour emporter l'adhésion de tous, (citoyens, hommes d'affaires, ONG…). Le déplacement de Sa Majesté le Roi dans les provinces du Sud a été un signe fort et, faut-il le rappeler, avec la création de l'Agence de développement des provinces du Sud, Sa Majesté redonne toute sa place au volet socio-économique. Le gouvernement, pour sa part, est attendu au tournant pour prendre le flambeau et continuer sur la même lancée. La prochaine visite à Laâyoune du premier ministre Abderrahman Youssoufi qui présidera le 4 juillet la journée du développement intégré des provinces sahariennes semble promettre monts et merveilles. Il faut dire que cette journée intervient en application des directives royales contenues dans le discours du 6 mars 2002, dans lequel le Souverain avait défini les grands objectifs de la création de l'agence spéciale pour le développement de ces provinces. Sans doute une parmi les recommandations qui vont se dégager consistera à poser les jalons d'une stratégie globale et intégrée supplantant du même coup toute velléité prioritaire pour l'approche sécuritaire. Et ce n'est désormais un secret pour personne, dans ce même registre ce ne sont pas les bonnes résolutions qui manquent. ONG et entreprises y mettent aussi leur grain de sel. Plus que jamais la chevauchée d'HB Marketing, cette société basée à Rabat et spécialisée dans le marketing, le conseil et l'organisation événementielle prend des allures citoyennes. Son directeur, Omar Louzi, déplore le manque flagrant de communication sur l'investissement privé. Il décide donc de lancer Sahara-Expo 2002, le Salon économique et culturel des provinces sahariennes à Rabat : “ Ce Salon, nous le voulons d'abord un espace de mobilisation des énergies, de découverte et d'échange, mais aussi de conseil, d'orientation pour les investisseurs. Nos objectifs ? Présenter au corps diplomatique et aux représentants des organisations internationales au Maroc les multiples facettes de développement de nos provinces, informer les investisseurs sur leurs multiples potentialités économiques et la présentation des divers aspects de la culture sahraouie” tient-il à nous expliquer. Il ne fait aucun doute qu'à Laâyoune, l'ombre de l'expérience des provinces du Nord ne manquera pas de planer aux entournures pour inspirer ceux qui montent à la tribune et contribuent à l'esquisse de la stratégie globale et intégrée en question. Au delà de la stratégie en question et de son principe directeur d'aucuns parmi les instigateurs de la citoyenneté dans la région recommandent de coller le plus possible à une approche pragmatique. Omar Louzi notamment, qui abonde résolument dans le même sens n'en démord pas “ Il faut faire une campagne de charme auprès des opérateurs locaux, leur donner la parole. Si on doit décréter une stratégie sans connaître l'existant, les potentialités en place, nous risquons fort de nous enliser et de faire des erreurs. Dans ce registre le holding Derhem spécialisé dans la pêche, les hydrocarbures et bien d'autres secteurs et qui depuis des années opère dans le Sud est à prendre d'assaut ”. Un opérateur qui en effet fleure bon la région et aurait plusieurs cordes à son arc