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Un musée en sommeil
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 10 - 2005


“LES TOURELLES DES ARTS''
“Les Tourelles des arts” restaurées par la Fondation Omar Benjelloun, devaient devenir un haut- lieu de culture. Hélas, leur mentor les a quittées. Dès lors, que peut un musée orphelin, quand celui qui lui insufflait toute sa vitalité et son âme n'est plus?
Les villas jumelées dites Les Tourelles situées, angle rue d'Alger et boulevard Rachidi (ex Général Gouraud), furent construites en 1930 pour les entrepreneurs Gouvernet et Lorentz. Cette paire de villas constitue l'un des angles de rues les plus typiques de cette époque et les plus attachants de Casablanca. Chaque maison est comme soutenue par une tour, coiffée d'un chapeau de tuiles vertes. Leur sous- face sculptée, est un ouvrage particulièrement réussi. Les sculptures florales ornant les deux tourelles découlent du style art- nouveau, tandis que la régularité géométrique du soubassement et le dessin des fenêtres et des fers forgés ont un air art- déco. À l'époque, pour faire couleur locale, l'architecte a rajouté la tuile verte et les carreaux de faïence en vernis bleu (rappel du zellige) qui soulignent les balcons symétriques. On peut presque parler de “villas néo- marocaines”. Ici, la cohabitation de tous ces styles, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, est parfaitement maîtrisée et de toute beauté. C'est ce raffinement conjugué, de cultures différentes, qui donne toute sa valeur aux Tourelles. Ces emprunts, à la tradition marocaine, permettent une écriture originale de ces nouvelles villas d'époque. La brique et les tuiles des “maalmîns” marocains se marient à merveille avec les larges baies que l'on retrouve dans les résidences de la Côte d'Azur. Les espaces de réception sont fluides : les longs couloirs sont inexistants. Les pièces sont bien éclairées. Les dégagements vastes relient, par des distances réduites, les aires de la maison. Les superstructures des Tourelles, qui forment un belvédère très stylé, donnent aussi un cachet très particulier à l'ensemble. Cette nouvelle approche, est dès lors perçue comme une interprétation moderne de la maison marocaine (plus par l'emprunt d'éléments décoratifs, au répertoire marocain, que par l'organisation spatiale de l'habitation). C'est d'ailleurs, dans cette même rue (d'Alger) que leur concepteur, Marius Boyer, s'est fait construire un Hôtel particulier. Ainsi, le plus grand architecte de Casablanca de l'époque a vécu pendant de longues années dans une maison aux accents néo-marocains, en face de l'église du Sacré- Cœur et donc, tout près de ses deux superbes “Tourelles”.
Destructions de bâtiments à valeur patrimoniale
Cette rue d'Alger et tout le quartier environnant accueillaient un large éventail d'habitations, de villas des plus luxueuses aux plus modestes. Ainsi, la villa Benazeraf, chef-d'œuvre incontestable de l'architecture domestique à Casablanca, fut détruite pour permettre l'extension de la Banque commerciale du Maroc. Le laboratoire Tazi, conçu par Pierre Bousquet, jadis clinique d'un certain docteur Spéder, est également un petit joyau hérité de cette époque. Longtemps, la plupart de ces maisons furent délaissées. Elles étaient occupées soit par des médecins, des avocats…mais très rarement entretenues. La spéculation a pris de plus en plus d'ampleur, et les Casablancais ont assisté, à des démolitions de plus en plus nombreuses, de ces édifices, véritable patrimoine de la ville. La poursuite des destructions, voire leur accélération, ont été parfois provoquées par la peur d'un classement qui empêchait ipso facto, la densification des parcelles. Cette réaction de certains propriétaires spéculateurs a donc fait scandale. Il faut croire qu'un sort particulièrement cruel semble s'être acharné sur les plus belles maisons de Marius Boyer : Dar Mokri, par exemple, n'a pas survécu à cette vague de destruction. En mars 1995, cette superbe villa sise au sommet de la colline d'Anfa a été détruite sans hésitation. La superficie du terrain de 6000m2 avait atteint une valeur si élevée, qu'il fut sans doute difficile de résister à la tentation de le vendre. Pourtant, Casablanca constitue un exemple unique de l'architecture d'avant-garde du XXème siècle. Par ailleurs, pour mieux connaître et protéger ce patrimoine, l'Agence urbaine avait déjà entamé en 1987, un travail de recensement et de repérage des édifices ayant une valeur historique. L'association Casamémoire avait aussi tiré la sonnette d'alarme. La situation était d'autant plus grave, qu'il n'existait aucun texte pour protéger cette architecture. “Seuls les grottes préhistoriques et l'hôtel Lincoln, sont inscrits” disait-elle. C'est dans ce contexte que les villas jumelées “Les Tourelles” furent sauvées in-extremis par Omar Benjelloun. Elles ont échappé par miracle à la destruction et ont été restaurées pour accueillir des collections à l'enseigne des “Tourelles des arts”.


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