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Des morts parlent aux vivants au cimetière de Rabat
Publié dans La Gazette du Maroc le 10 - 10 - 2005


Telecom en prendrait sûrement un coup !
Si vous n'arrivez pas à avoir des idées bien claires de l'au-delà, et si vous vous compliquez la vie à vous en faire une idée, vainement, c'est que vous n'avez pas une mère d'enfer. Les flammes éternelles de Dante dans sa comédie divinement célèbre?. Que nenni ! Il aurait été plus approprié de parler d'une génitrice de paradis ! Cheikh Yassine en a ! Ah, je vois venir : ce mec ne lâchera pas les baskets du Gourrou d'Al Adl Wal Ihsane ; et il en a des baskets lui. Et des plus chers d'ailleurs. Cliquez Jamaâ.com et visitez le site du Cheikh. Epatant, et beau en plus. Avec ses “Nikes” dignes des paluches d'un Magic, il vous en donnera des idées. Juré. Et par la même occasion, allez voir le Cheikh dans sa chambre virtuelle. Le forum, comme disent les internautes. Vous ne le regretterez pas : des albums qui vous coupent le souffle. Qui plus est, sont autant de preuves que le soufi est en chair et en os. C'est pourquoi, je trouve qu'il est bigrement chanceux, et c'est pourquoi, également, je ne le lui lâche pas les baskets. Même pas d'un iota. Et voilà pourquoi : Cheikh Yassine affirme et réaffirme tout sourire, que sa chère maman, communique de… l'autre monde! Oui, je répète : la maman de Sidi Abdeslam Yassine, morte il y a des années, parle au vivant. Oui, je le re-répète : la très bien morte, devenue depuis des lustres un simple amas de pierres dans son tombeau, au lieu de mordre le pissenlit pas les racines, s'attache, mordicus, à la vie et parle aux vivants. Voici l'histoire telle qu'elle a été reprise sur le site propre à la Jamaâ. Une femme, native d'Al Hoceima, âgée de 27 ans, a fait une vision. Les Adlis, hommes et femmes, comme vous devez le savoir, raffolent des visions.
D'ailleurs, chez eux, on les attrape comme d'autres attrapent le rhume " Des satans, (donc les chayatins), m'ont attaqué ". Que faire ? Elle n'essaiera pas de croiser le fer, ni de se réveiller, à l'image de tous ceux qui sont assaillis par des cauchemars. Elle fait un autre choix et il est peut-être le meilleur. "Je commence à lire le Coran !". Très bien vu, quand on est pieuse et bigote. Rien n'y fait, cependant : "Irrépressibles, les diables continuent leurs offensives". La pauvre ! Mon Dieu, mon Dieu pourquoi vous l'avez laissée seule ! Ou pas tout à fait. Il y avait sa maman à elle. Oui, encore. Ce n'est pas la fête des mamans, mais Si Abdeslam le veut ainsi et je n'y peux rien moi, le commun des mortels !
Passons… ! la jeune femme se cache derrière sa maman et s'adresse au prophète. Elle crie "Wa Sidi Rassoullah !" S'en suit, paraît-il, un long écho qui se perd dans les méandres des âmes aux abois. Ni Coran, ni prophète ! Personne ne lui est d'aucun secours. Perdue, la Rifaine? Non. Elle trouve, in extremis, le mot-clé, le mot de passe pour activer le nucléaire célestre. L'artillerie lourde, quoi. "Je crie : Ô, sidi Abdeslam !". Là, miracle : "les malins sont devenus très lillupitiens !".
Et la dame éprouve une telle force ! Ah, les diablotins !! Aurait-elle su que "sidi Yassine" est la potion magique, elle aurait commencé par le Saint, et en cas d'échec, serait allée voir le Seigneur. Apparemment revigorée, elle reprend ses forces et continue son récit "Une fois les diables évanouis dans la nature, une femme m'est apparue." Vous imaginez deux vertueuses dames bien de chez nous, et qui viennent d'en découdre avec Satan, en train de papoter dans une vision féérique. Jugez-en.
• La femme du rêve : "tu sais qui est Sidi Abdeslam ?"
• Tamghart la rifaine : "Ben, oui !" Snager!"
• La fée : "Et ben, sais-tu que sa maman lui a déjà dit que" quiconque te verra ou t'écoutera, ira au paradis !"
• Tamghart la rifaine : "oui, j'ai déjà entendu parler"
• La fée : "va donc voir la mère de Yassine pour t'allaiter des mêmes seins qu'elle a déjà donnés à Sidi Abdeslam”.
• Tamghart la rifaine : "Mais, elle est morte"
• La fée : "va donc chez Sidi Abdeslam, c'est lui qui t'en donnera."
En fait, la rêveuse d'Al Hoceima ne précise pas la nature du don. On présume qu'il s'agit de lait. Mais là n'est pas le hic. La cerise du gâteau, en fait, c'est le commentaire de Yassine lui-même. Il est vraiment édifiant : "Gloire à Dieu ! Certains" frères" m'ont déjà affirmé qu'ils vont visiter sa tombe ( sa maman, ndlr) lui parlent ; et elle leur répond.
Ensuite, le Cheikh se demande : "Avez-vous déjà entendu parler de ça ? "Eh oui, pourtant. "Deux de vos frères, insiste Yassine, l'un a déjà quitté le pays (destination inconnue, ndlr) et l'autre est toujours parmi nous, lui rendent visite et communiquent avec elle". Que se disent-ils, elle et eux ? Silence radio. Car, il paraît que le moyen de contact n'a rien à voir avec les ondes que vous connaissez. Reste, le prix. Apparemment, passé minuit de votre vie, les appels sont gratuits. A vrai dire, ce sont les opérateurs des télécommunications qui doivent avoir la chair de poule. Imaginez le nombre de gens venus au cimetière de Rabat pour appeler, via Yassine telecom, l'au-delà. Ne trichons pas avec les émotions ! Pourvu que ça dure !


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