VIH/Sida 270 nouveaux cas de Sida ont été recensés au Maroc en 2004, portant le nombre de malades au Maroc à 1557 cas déclarés. Majoritairement de sexe féminin. Biologiquement vulnérable et socialement mal sensibilisée, la femme est la plus touchée par cette infection. La journée mondiale du Sida, célébrée le 1er décembre, lui a été dédiée cette année. Elle avait pour thème: "Femmes, jeunes filles et VIH/Sida ". “J'ai le sida et j'ai contaminé mon fils…”. L'histoire de cette jeune femme qui a découvert sa séropositivité en apprenant celle de son fils, publiée il y a un mois sur La Gazette du Maroc, n'est pas un cas particulier. De plus en plus de jeunes femmes portant le virus du Sida contaminent leurs enfants pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement. Une double souffrance pour ces femmes qui se sentent souvent coupables de la maladie de leurs enfants. Une situation qui ne laisse pas insensible la communauté médicale internationale qui a retenu comme thème pour La journée mondiale du Sida célébrée le 1er du mois courant : "Femmes, jeunes filles et VIH/Sida". La journée du 1er décembre était donc l'occasion de réaffirmer l'engagement au niveau international pour mener une action globale et efficace en vue de réduire la vulnérabilité de la femme et de la jeune fille à cette infection. Elle est biologiquement réceptive au VIH. La femme est généralement “plus susceptible d'être contaminée par l'homme que ce dernier par sa partenaire. C'est physiologique, parce que la femme a un appareil génital beaucoup plus spécifique et qui est plus réceptif au virus”, explique le Pr. Soumia Benchekroun, membre de la cellule VIH/Sida à l'hôpital pour enfants de Rabat. Ceci dit, les facteurs biologiques ne sont pas les seuls à exposer la femme à cette maladie. Il existe tout aussi bien des considérations économiques et sociales qui font que la femme est moins en mesure de contrôler les risques de contamination. Le Maroc n'échappe pas à la tendance internationale pour ce qui est de l'augmentation de la proportion des femmes parmi les nouveaux cas de Sida, une proportion qui dépasse les 60%. En 1988, elles étaient 8% atteintes de la maladie. En 2001, elles sont passées à 38% et le chiffre ne cesse d'augmenter, selon des statistiques du ministère de la Santé. Caprices de la nature ? C'est le plus souvent la maladie de l'enfant qui révèle celle de la mère. Qui elle même découvre, à travers elle, la séropositivité de son conjoint. Pour peu qu'elle soit au courant de sa séropositivité, une mère sidéenne peut éviter de contaminer son enfant. “Rien que le mode d'accouchement peut réduire les risques de contamination”, affirme le Pr. Soumia Benchekroun, selon laquelle l'accouchement par césarienne réduit considérablement le risque de contamination encouru lors d'un accouchement normal. La raison, expliquée par le Pr. Benchekroun, est simple: “la transmission du virus se fait souvent au moment de l'accouchement et du contact du bébé avec l'appareil génital de sa maman”. Pour éviter tout risque dans ce sens, le service VIH/Sida à l'hôpital des enfants de Rabat assure, depuis quelques temps, le suivi de la grossesse chez la femme séropositive, de l'accouchement et des premiers mois qui suivent la naissance de son bébé. Selon les dernières données, le Maroc enregistre 270 nouveaux cas de Sida depuis une année. Le pays compte ainsi officiellement 1.557 cas de malades. Il compterait, officieusement, plus de 30.000 cas selon des affirmations de l'ALCS. Nous sommes bien loin de l'unique cas de Sida au Maroc, apparu en 1986.