Jeux Olympiques d'Athènes (13 au 29 août) En 12 participations, le sport marocain a pu à 6 reprises, glaner des médailles et figurer en rang honorable dans le tableau final. Qu'en sera-t-il cette fois avec des chefs de file (El Guerrouj, Bidouane) dans le doute pour sauver la face d'un sport national à la croisée des chemins ? A sa première Olympiade en 1960 à Rome, et contre toute attente, le Maroc avait ravi une médaille d'argent au Marathon grâce à l'inoubliable Abdeslem Rhadi et qui aurait pu d'ailleurs coiffer sur la plus haute du podium le légendaire éthiopien Bikila Abebe s'il n'avait freiné à l'entrée au stade croyant avoir bouclé le périple. Aux cinq Olympiades suivantes, Tokyo (1964), Mexico (1968), Munich (1972), Montréal (1976) et Moscou (1980), ce fut le fiasco le plus total. Et il fallut attendre l'avènement d'un super-crack Saïd Aouita en 1984 à Los Angeles pour voir le Maroc goûter à l'or et même doublement avec l'autre triomphe de Nawal El Moutawakel. Ce fut d'ailleurs, à ce jour, le meilleur classement du Maroc dans le classement des Nations, 18ème. Pourtant, c'est à Sydney en 2000, que le Maroc allait connaître sa moisson la plus prolifique avec 5 médailles dont une en argent (El Guerrouj) et quatre en bronze (Bidouane, Lahlafi, Ezzine et Tamsamani). Mais sans le précieux métal, le Maroc fut relégué au 59ème rang sur les 80 pays classés. En 1988 à Séoul, léger regain dans la hiérarchie avec le 28ème rang grâce à l'or de Moulay Brahim Boutayeb et les deux bronze de Aouita et Abdelhak Achik. En 1992 à Barcelone, le Maroc a occupé la 31ème place sur 64 classés avec le couronnement en or de Skah, l'argent gagné par Labsir et le bronze de Mohamed Achik. La plus mauvaise performance du royaume remonte à 1996 à Atlanta avec un maigre butin : Hissou et Khalid Boulami en bronze reléguant le Maroc au 69ème rang sur 79 classés. Un système de transfuges sauvage Que valent aujourd'hui les chances du Maroc dans un contexte sportif qui a singulièrement changé puisqu'avec ce système sauvage de transfuges qui s'en vont défendre les couleurs de nations nanties il est de plus en plus difficile de soutenir la comparaison, d'autant plus lorsque lesdits petits Etats minuscules excessivement riches (merci les petro-dollars) viennent puiser dans notre propre creuset pour s'offrir des cracks !... Le Maroc l'apprend hélas chaque jour à ses dépens et en l'état actuel des choses (silence du CIO) cela ne peut qu'amoindrir le potentiel du sport national. Le cas du “Bahreïni” Rachid Ramzy (vainqueur de Hicham El Guerrouj en 3'30'') est assez édifiant puisqu'il s'agit d'un athlète du terroir (Safi) qui a choisi l'exil... doré. La France qui a cru nous chiper Hind Dehiba (1500m) en lui accordant la nationalité n'aura peut-être pas la chance de l'aligner puisque la FRMA refuse de lui accorder l'autorisation nécessaire. Bref, si l'athlétisme reste la discipline la plus prometteuse, force est de reconnaître que le moral des meilleurs représentants marocains n'est pas au beau fixe avec une Nezha Bidouane guère au mieux de sa forme et qui vient de peiner pour réaliser le minima du 400m haies dans la douleur. Quant à Hicham El Guerrouj, intouchable dans les meetings, il vient d'essuyer deux échecs dont un retentissant. Désormais il a des adversaires à sa... taille et il lui reste à gérer ses courses intelligemment pour éviter d'être débordé à l'arrivée. Fini donc le temps où il écrasait tout le monde et se permettait toutes les stratégies d'attaque. Et puis sa “malédiction” olympique n'est pas sans agir sur son moral. Il lui faudra s'armer de courage, de patience et d'intelligence pour se consacrer exclusivement à sa seule spécialité, le 1500 m en évitant les déperditions et les extras sur le 5000m. Autres chances de podium, Amine Laalou avec ses 1'43''68 au 800m ainsi qu'Amina Aït Hammou avec ses 1'59''31 sur la même distance. Passer quelques tours... Dans les autres disciplines présentes à Athènes, le football, l'haltérophilie, la natation, l'escrime, le tennis, le taeck-wondo, le judo et la boxe, il est difficile de croire à un exploit tant l'écart est grand avec les autres nations huppées. Car, ne le cachons pas, il existe sous certains cieux une préparation biologique pour devenir champion du monde ou champion olympique. Les performances de certains athlètes défient toutes les lois de la nature et il suffit de regarder de près la morphologie de quelques sportifs pour se poser des questions sur leur explosion musculature. C'est dire si passer quelques tours qualicatifs constituent déjà un exploit et on ne peut être plus exigeants avec des sportifs préparés le plus souvent à la va-vite pour respecter les traditions du sport national toujours en quête de ressources et de cadres appropriés. Assises du WAC renvoyées aux calendres grecques Le temps et le président suspendent leur vol Au lendemain du fiasco de l'assemblée générale du WAC du 29 juillet transformée en extraordinaire et qui s'est achevée dans la confusion générale avec quelques actes de pugilat, c'est l'incertitude la plus totale quant à l'avenir immédiat du prestigieux club bidaoui. Pour l'heure, seuls les scénarios de peur et frayeurs circulent. Triste destin pour le club civil le plus célèbre et le plus titré du royaume incapable de tenir ses assises et sortir avec un comité! Car dans un football national habitué aux débordements en tout genre (bien plus que les joutes oratoires violentes et virulentes) le Wydad est toujours arrivé à dépasser les passions enflammées de ses supporters-adhérents pour déboucher sur un comité élu. Cette fois-ci, la guéguerre a commencé entre membres (supposés) du même bureau pour créer une situation de rupture consommée laissant le club sans comité puisque, suivant le vaste mouvement des dirigeants descendant de l'estrade pour manifester leur désolidarisation du président en exercice, El Manjra, ce dernier, comme un mouton de Panurge se joignit aux contestataires pour décréter une assemblée générale extraordinaire. Dès lors, au terme du charivari qui s'ensuivit avec notamment l'entrée en lice du comité directeur toujours à l'affût pour s'approprier des rênes de la section football, voilà que le désordre s'est installé avec l'ambition exprimée par d'anciens dirigeants à postuler au poste de président, en principe devenu vacant. En moins de 48 heures, et à coup de communiqués voilà que le comité directeur annonce la tenue d'une assemblée pour le 11 août alors que le président El Manjra, réveillé de sa précipitation à abandonner trop vite sa charge, annonce “l'annulation” des assises du 29 juillet sans toutefois se retenir de prononcer des sanctions sanglantes contre des dirigeants et des adhérents (d'abord au nombre de 4 avant que ce chiffre ne soit réduit à 2) !... Détournements en tout genre Et dans sa foulée, le président El Manjra de fixer la date des assises au... 11 septembre (à Manhattan, sans doute...). Ce qui est inquiétant, c'est le silence observé par le Groupement qui exige des clubs la tenue de leurs assises avant la fin juillet. Et la reprise du Championnat étant pour septembre, on voit mal comment le Wydad peut la préparer sereinement et l'aborder dans les meilleures conditions. Car, n'oublions pas que tout le comité est démissionnaire et donc plus habilité à prendre des mesures concernant la vie et la gestion du club. A ce propos, on ne peut passer sous silence les agissements du président El Manjra que ses principaux membres du comité ont dénoncé en plein public lors des assises houleuses précitées. Ainsi on a appris que les quotes-parts de quelques transferts de joueurs, réglées en espèces ne figurent aucunement sur le rapport financier. Et, plus grave, les reliquats des transferts de Saber (Sporting Lisbonne) et Badr Kaddouri (Dinamo Kiev) près de 10 millions de dhs ont été virés directement sur le compte personnel dudit président en exercice, lequel n'a pas avisé d'abord la Banque Populaire qui sponsorise le club puis la FRMF pour lui verser les 5% exigés en cas de toute transaction vers l'étranger. Belle moralité d'un dirigeant qui vient de faire son entrée au Bureau fédéral de la FRMF et qui s'est vu attribuer la présidence de la Commission des Statuts et Règlements !... Si avec des dirigeants de cet acabit le football marocain ne croule pas dans l'abondance, c'est qu'il y a des cornes à placer sur la tête de beaucoup de responsables de ce football...