Gestion de l'eau L'histoire de l'eau au Maroc restera gravée en lettres d'airain par ses deux composantes décisives : la politique visionnaire des barrages de feu Hassan II et la prépondérance de la coopération allemande dans la coopération internationale. Celle-ci a pesé de tout son poids, deux décennies durant, ouvrant ainsi l'accès à l'eau potable à des millions de Marocains. Il va sans dire que la coopération entre le Maroc et l'Allemagne dans le domaine de l'eau potable a tellement bien évolué que la composante principale des programmes de développement a revêtu une caractéristique nouvelle : la priorité de la desserte en eau potable du monde rural. Les trois volets de la coopération bilatérale Depuis 1981, le partenariat maroco-allemand a permis de porter l'effort de financement de la coopération germanique à plus de 3,2 milliards de DH au moment où l'ONEP a multiplié ses investissements au niveau national par près de 9 fois, passant de 305 millions de DH à 2,61 milliards de DH en 2003. L'opérateur national, en assurant une production de près de 700 millions de mètres cubes, a plus que doublé, dans la même période, le taux d'accès à l'eau potable généralisé en milieu urbain dont 89% par branchements directs ou individuels. La desserte rurale a littéralement “explosé” passant de 5% en 1981 à 55% en 2003. L'eau potable, l'assainissement et la coopération technique constituent l'essentiel des initiatives communes à travers une coopération active sous l'impulsion des deux instances germaniques KFW et GTZ, aux compétences respectives financières et techniques. Les projets financés au titre de cette coopération ont mobilisé des milliards de DH dont une bonne part en subventions non-remboursables et le reste sous forme de prêts concessionnels à taux très réduit (0,25%). Les projets AEP (alimentation en eau potable) ont concerné plusieurs régions urbaines et rurales du territoire national, Rabat, Casablanca, Al Hoceïma, Tiznit, Khouribga, Oued Zem, Khenifra, Sidi Ifni, Guelmim, Tan Tan, Loukkos, Youssoufia et autres. S'y ajoutent également les projets d'assainissement financés pour le compte des petits centres. Le méga-projet du Loukkos Ce projet est entrepris pour l'alimentation en eau potable de la zone du Loukkos comprenant les villes et agglomérations avoisinantes de Ksar El Kébir, Larache et Ouezzane par la construction d'une station de traitement débitant 330 l/s à partir du barrage de Oued Al Makhazine. Les prévisions incluent également les adductions d'amener aux centres précités. Les travaux de la première tranche, 96 millions de DH, ont été achevés en novembre 2002 et ont permis d'alimenter, dès 2003, une population de 140 000 âmes. La visite du site ravira les curieux quand ils s'engageront dans la piste longue de 10 km serpentant au cœur du relief montagneux où domine le grand barrage de Oued El Makhazine. Reliée à cet imposant ouvrage hydraulique, la station de traitement ONEP “arrose” les foyers en eau potable à travers ses réservoirs de distribution perchés sur la crête des collines d'en face. La découverte d'un paysage saisissant et verdoyant à végétation très fournie fascinera les visiteurs. Ce fut le cas pour la délégation allemande conduite par l'ambassadeur Roland Mauch et le Directeur général au ministère fédéral de la coopération économique, Michael Hofmann, qui ont parcouru un véritable marathon, vendredi 7 mai 2004, à travers les sites où la coopération germanique est impliquée. Ali Fassi Fihri a su faire preuve de patience dans l'attente de l'arrivée de ses partenaires européens qui ont “ écourté ” la visite des lieux, témoignant de leur totale confiance dans l'expertise et l'efficacité de l'ONEP. La dizaine de journalistes des publications allemandes les plus en vue, versés dans le créneau des énergies renouvelables, se feront l'écho de ce savoir-faire incontestable de l'Office national auprès de leur opinion publique. La 2ème tranche du projet, soit 404 millions de DH, intéresse l'alimentation en eau potable des villes de Ouezzane et Larache et l'extension de la station de traitement dont la mise en service est fixée à mars 2007. Enfin, le coût d'alimentation en eau potable au profit de 503 douars mobilisera la bagatelle de 500 millions DH.