Fruit d'un joint-venture entre Royal Air Maroc et le groupe aéronautique français Snecma Services, la société Snecma Morocco Engine Services (SMES) a adopté un plan de développement industriel comportant la création d'un nouvel atelier. Nécessitant un investissement de 5 millions de dirhams, qui se traduira par une augmentation de capital, cette extension, qui sera opérationnelle dans 15 mois, permettra à la société de doubler sa capacité et son chiffres d'affaires. Envisagé il y a trois ans lors de sa création, le projet d'extension des activités de la société SMES (Snecma Morocco Engine Services) a été intégré dans le plan de développement industriel de l'entreprise. L'extension, qui devrait se concrétiser par la création d'un nouvel atelier pour le traitement en interne des pièces élémentaires des moteurs d'avions, est entrée dans sa phase de réalisation. Jusqu'à présent la SMES, société commune à la Snecma et Royal Air Maroc, dédiée à la maintenance et réparation des moteurs CFM56-3, CFM56-7, PW2037, PW120, ainsi que des auxiliaires de puissances (APU) des Boeing 737 et 757 de la flotte de Royal Air Maroc, n'intervient qu'à un seul niveau (appelé phase B2) de sa spécialité, notamment la découpe du moteur en modules, c'est-à-dire le démontage du moteur en modules et sa révision. Mais, il lui reste toujours à compléter son intervention par un stade ultime, celui de la réparation et de la reconstitution des pièces élémentaires de moteur (phase B3). “Il s'agit aujourd'hui d'aller jusqu'au bout de toutes les phases. Pour cela, il nous faut réaliser ce nouvel atelier”, souligne Rafik Hammayed-El Mili, président directeur général de SMES, qui précise qu'il faut des moyens supplémentaires pour une telle opération. Selon les responsables de la société, l'investissement nécessaire pour la réalisation de ce projet est de l'ordre de 5 millions de dollars. Son financement se fera par l'augmentation du capital de la société SMES, détenu à 49 % par la RAM et à 51 % par le groupe Snecma services, et le recours au prêt bancaire. Concrètement, les actionnaires contribueront à hauteur de 3 millions de dollars et les 2 millions de dollars restants seront financés par des banques. Si, en 2001, la société a traité quelque 18 moteurs d'avions, elle prévoit aujourd'hui de doubler ce volume. Outre les moteurs de Royal Air Maroc, la SMES traite actuellement les moteurs d'une quinzaine de compagnies européennes (Tchéquie, Allemagne, Danemark, France, Irlande, Hongrie, Hollande), africaines (Cameroun et Kenya) et asiatique (Inde). De plus, le spécialiste de la maintenance et de la réparation des moteurs affirme avoir obtenu l'accord de principe d'autres compagnies, comme celles du Gabon et de la Tunisie. “Avec ce nouvel atelier, nous allons pouvoir augmenter notre capacité et arriver à traiter 40 à 45 moteurs par an”, soutient le PDG de la SMES. A noter que chaque moteur traité rapporte à la société de 500.000 à 1 million de dollars, alors qu'un moteur neuf coûte environ 4 millions de dollars. Sur cette base, le chiffre d'affaires de la SMES tournerait autour de 12 à 15 millions de dollars et pourrait alors atteindre le montant de 30 millions de dollars après l'extension des activités. Selon le patron de la SMES, qui ne veut rien laisser filtrer quant au chiffre d'affaires de la société, cette extension sera opérationnelle dans une quinzaine de mois et permettra une augmentation de l'effectif de la société, qui passera de 90 personnes actuellement à 150. Depuis la création de la société, seules deux personnes ont été détachées du groupe Snecma France pour intégrer la filiale marocaine. Le reste du personnel est local, et la moitié provient de la RAM. Quoi qu'il en soit, la SMES, qui constitue actuellement le seul centre de révision agréé en Afrique pour la réparation des moteurs de type CFM 56-3 équipant les avions Boeing 737-300/400/500, est bien partie pour servir de plate-forme à tout un continent.