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Que veulent les Kurdes d'Irak?
Publié dans La Gazette du Maroc le 14 - 04 - 2003


Après la chute de Saddam Hussein
Les Kurdes ont crié prématurément victoire. L'indépendance n'est pas pour autant à l'ordre du jour tant que les Américains n'ont pas mis cette question à leur ordre du jour.
La grande bataille de Baghdad n'a pas eu lieu. Pourtant, le régime irakien a rendu son dernier souffle le 9 avril dernier.
C'est alors que des perspectives sombres s'ouvrent devant ce pays meurtri par la guerre, l'embargo et les conflits ethniques. Parmi les grandes questions qui surgissent, il y a essentiellement la problématique kurde qui entre dans une phase décisive et risque de chambouler toutes les données de la reconstruction de l'Irak de l'après Saddam.
En effet, les Kurdes qui sont éparpillés entre l'Irak, la Syrie, l'Iran et la Turquie sont dépourvus du droit d'exercer leur souveraineté sur les territoires qu'ils occupent.
Cependant, l'évolution de la situation sur le terrain par l'entrée des forces de l'UNK de Jalal Talabani et du PDK de Messaoud Barazani à Kirkouk et à Mossoul et leur occupation des zones pétrolières, laissent présager l'extension de l'autonomie kurde à ces deux villes stratégiques qui ne figuraient pas dans l'ancienne formule mise en place depuis 1991.
Or, l'élargissement de l'autonomie kurde risque d'être contagieux et se répandre dans les autres zones kurdes d'Iran, de Turquie ou de Syrie. Mais au fait qui sont les Kurdes et que veulent-ils ?
Rétrospective
Les Kurdes constituent un peuple de 20 millions d'âmes qui est dépourvu du droit de créer son propre Etat et de jouir des libertés fondamentales dont le droit à l'identité nationale, à l'apprentissage de la langue maternelle et à l'étude de son histoire et de son patrimoine culturel.
Depuis 1514, date de la première division du territoire kurdre entre l'empire perse et l'empire ottoman, la question kurdre n'a cessé d'interpeller les puissances d'occupation. Ainsi, plusieurs accords et traités ont été signés sans pour autant aboutir à un résultat tangible. Pire, ces traités repris plus tard par les Britanniques ne faisaient que consacrer la division du Kurdistan pour mieux maîtriser les mouvements de libération.
Le premier traité de division du Kurdistan remonte à 1639 et fut signé par le Chah Abbas Safoui et le Sultan Mourad IV. Le Kurdistan a vu éclore, alors, un certain nombre d'Emirats et de principautés qui durent exister jusqu'au milieu du XIXème siècle. Le deuxième démembrement du Kurdistan intervint en 1916 à l'issue de la signature du traité de Syes Picot.
Et c'est ainsi que l'Irak, l'Iran, la Turquie et la Syrie se sont appropriés le territoire kurde. Celui-ci s'étend sur 500 mille Km2 et englobe la partie iranienne avec six millions d'habitants, la partie turque avec 10 millions d'habitants, la partie irakienne avec 3 millions d'habitants et la Syrie avec 1 million.
D'autres Kurdes vivent également dans les territoires des ex-républiques soviétiques comme la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le peuple kurde est un peuple musulman à grande majorité sunnite et la langue kurde est écrite généralement en lettres latines sauf en Irak et en Iran où elle est écrite en alphabet arabe. Les principales villes kurdes sont Diar Bakir en Turquie, Mahabad en Iran, Suleymaniyah en Irak et Al Kamachli en Syrie.
Malgré toutes les répressions subies de la part de ces Etats, le peuple kurde a su sauvegarder l'essentiel de son identité nationale à travers une résistance multiforme.
Vigilance du mouvement kurde
Depuis le début du XIXème siècle, le territoire du Kurdistan devait connaître plusieurs soulèvements armés contre la politique répressive exercée par les différents gouvernements. Parmi les causes objectives qui ont conduit à ces mouvements, il y a tout d'abord l'éclosion d'une bourgeoisie kurde, cultivée et imprégnée des idéaux de l'Occident. Cette bourgeoisie devait entrer en conflit avec les tendances chauvines et conservatrices du mouvement national turc.
Il faut rappeler également que l'indépendance de la Grèce en 1828, la défaite de l'empire ottoman dans la guerre russo-turque en 1828-1829 et la glorieuse épopée militaire d'Ibrahim Pacha qui, à la tête de l'armée égyptienne, a envahi Constantinople. Toutes ces péripéties ont contribué à aiguiser le sentiment national kurde et à enflammer leur quête d'indépendance.
Ainsi, entre 1788 et 1975, le Kurdistan devait vivre 25 révolutions et soulèvements armés. Cependant, tous ces mouvements n'ont abouti à rien puisque l'outil organisationnel était défaillant, en plus de la prééminence du caractère typiquement étatique de chaque formation kurde.
C'est pour cela d'ailleurs que la question kurde devait être occultée tout au long du XIXème siècle et le début du XXème siècle. Mais avec l'avènement de la révolution socialiste d'octobre 1917, cette question allait trouver sa voie aux instances internationales.
La question kurde et les traités internationaux
Au départ, comme mentionné plus haut, la question kurde devait être traitée par le traité de Sykes Picot en 1916. Ce traité signé par la France et la Grande-Bretagne et approuvé par la Russie a statué sur la création des Etats arabes issus du démantèlement de l'empire ottoman. Bien entendu, la question kurde y prit une importance particulière.
Il y eut ensuite l'accord de Wilson sur la paix mondiale signé en 1918. Au terme de cet accord, les alliés ont reconnu, par l'article 12, les aspirations des minorités de l'empire ottoman.
Enfin, il y eut la convention de Lausanne de 1923 qui devait abroger le traité de Sèvres et consacrer la domination de la Turquie sur les territoires kurdes. Ainsi, la question kurde devait hyberner jusqu'en 1937 quand la Société des Nations (l'ONU actuelle) a pu conclure un accord signé par la Grande Bretagne et par la Turquie et l'Irak au terme duquel le territoire a été divisé en deux parties distinctes. Ainsi, apparut le Kurdistan irakien et le Kurdistan turc.
Cet accord est inscrit dans l'histoire comme l'accord de Lausanne de 1926 pour la question de Mossoul. Ce n'est qu'en 1975 que la question kurde devait être achevée définitivement au terme de l'accord d'Alger conclu entre Saddam Hussein et le Chah d'Iran qui prévoyait une concession irakienne sur Chatt Al Arab en contrepartie d'une répression féroce de la rébellion armée au Kurdistan.
Naissance du mouvement kurde de libération nationale
Après la révolution irakienne de 1958 qui a destitué la Monarchie, les Kurdes ont cru en leur rendez-vous avec l'histoire. Ainsi, la nouvelle constitution irakienne a reconnu l'existence de la composante kurde de la nation et le parti démocratique kurde a arraché sa légalisation.
En 1961, les Kurdes devaient déclencher une révolution qui a été férocement réprimée. Parallèlement, en Syrie, en Iran et en Turquie les partis démocratiques kurdes commencèrent à s'activer et à revendiquer plus de droits pour le peuple kurde. Ces mouvements allaient être en opposition avec les pouvoirs en place et provoquer de leur part des réactions brutales.
A présent, et avec la chute du régime de Saddam Hussein, les Kurdes recommencent à espérer la réalisation de leurs objectifs. Mais au vu de la réticence turque, l'évolution de leur situation risque de ne pas être favorable à leurs thèses.
De leur côté, les Américains semblent soucieux de préserver l'unité de l'Irak et, de ce fait, l'indépendance des Kurdes


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