Le parc Lalla Mériem d'Oujda a abrité, du 10 au 13 juillet, la 18ème édition du festival Tarab Gharnati sous le thème «Mémoire et Rayonnement». Cette édition a été animée par 13 troupes artistiques représentant les écoles marocaines et algériennes. Deux associations d'Oran et de Mostaganem, représentant respectivement les écoles de Tlemcen et d'Alger, une autre de Rabat et 10 troupes d'Oujda se sont produites, à tour de rôle, durant quatre jours, dans les villes d'Oujda, Jerrada et Figuig. Toute ouie, les spectateurs, généralement des familles éprises du style gharnati, ont été merveilleusement épatés par les noubas chantées. Parallèlement à ces soirées, les promoteurs du festival ont organisé des tables rondes autour du texte de la nouba chantée ; des compétitions dans les domaines du chant, du rythme et de la musique. Par ailleurs, il a été édité un ouvrage dédié au patrimoine matériel de la région de l'Oriental (aspect architectural). L'objectif du festival gharnati, selon Mohamed Kadoussi, délégué du ministère de la Culture, est de rapprocher un grand nombre de jeunes de ce style de musique dans le but de sauvegarder une importante partie de notre patrimoine artistique. L'une des principales spécificités culturelles de la ville millénaire Oujda. Grâce au festival, le nombre de jeunes qui s'adonnent au gharnati a considérablement accru, souligne M.Kadoussi. Le nombre de troupes à Oujda est passé, durant ces dernières six années, de trois à onze associations encadrées par des chioukhs de renom. Nonobstant les efforts déployés, le gharnati n'attire que certaines familles qui manifestent toujours une grande passion pour ce style de musique. Les jeunes semblent bouder le gharnati et lui préfèrent d'autres styles tels le Rai et le Rap. La monotonie du rythme, à l'instar du texte, n'interpelle pas les jeunes qui préfèrent l'action et le mouvement. La nouba chantée est en général un texte littéraire qui remonte au moyen âge. De fait, ce genre de texte ne répond pas aux préoccupations, problèmes, besoins des jeunes d'aujourd'hui. Le soutien accordé au tarab gharnati est très limité pour ne pas dire négligé. En somme, la sauvegarde du gharnati devrait interpeller les spécialistes de ce précieux style pour l'ancrer dans sa dimension temporelle et adapter le texte chanté dans les noubas, aux exigences des jeunes. ■