Discrimination positive, ratification des accords internationaux, la cause de la femme a plus avancé en dix ans qu'en un siècle auparavant. L'affaire était mal engagée. Le plan d'intégration de la femme, projet majeur du gouvernement El Youssoufi a été attaqué de l'intérieur même du cabinet. Alaoui M'Daghri Ministre des Habous a mené une véritable campagne contre ce plan, soutenu par le parti de l'Istiqlal. Les Islamistes du PJD s'en sont saisis et ont pu, par une propagande peu honnête, mobiliser de larges couches de la population. C'était mal connaître l'engagement royal en faveur de l'égalité des individus. Saisi du dossier, le monarque use de ses prérogatives de Commandeur des croyants, nomme une commission sous la présidence de Me Boucetta et donne ses directives. A l'arrivée, le Maroc est doté d'un code de la famille, qui, tout en respectant les préceptes religieux, établit l'égalité entre époux et protège les droits de la femme. Peu, très peu, de pays musulmans peuvent se targuer d'avoir un tel code. Mais ce n'est qu'un aspect des avancées réalisées. Aspect important parce qu'il concerne l'ensemble des femmes et qu'il change les comportements sociaux. Cependant, le Roi s'est attaqué à l'inégalité de la base au sommet. L'effort fait pour la scolarisation des petites filles est sans précédent. Partout dans les régions excentrées des «maisons de l'Etudiante» ont été construites. Ailleurs, c'est le transport scolaire qui est appelé à la rescousse. Le même effort intensif et continu à été consenti en faveur de l'alphabétisation, de la formation professionnelle et de la santé. Par ailleurs, toutes les professions ont été ouvertes aux femmes, sans restriction, y compris celle d'agent d'autorité. Discrimination très positive Sur le plan politique, un quota est réservé aux femmes dans toutes les instances élues. Ceci permet au Maroc de se placer en tête des pays arabes pour la représentation féminine. Nous comptons depuis les dernières communales, des présidentes de communes, au nombre de 6, ce qui est un bon début. Les femmes sont aussi ministres, ambassadrices, directrices des établissements publics et madame Nasri est conseillère du Roi. Cette visibilité est, bien entendu, un élément de transformation sociale, de modernité, qui fait reculer le machisme et les conservatismes hérités du passé. Il est clair que le fait que des communes rurales soient présidées par des femmes, est le signal d'un changement profond des mentalités. Pour couronner le tout, le Maroc a levé toutes les réserves concernant la convention de l'ONU sur les femmes. C'est une décision de taille, parce que ces réserves concernaient des questions importantes, comme le droit des femmes à disposer de leur corps ou celui relatif à l'héritage. L'on se souvient que les Islamistes reprochaient essentiellement au plan d'intégration de la femme la référence au droit international. Nous ne sommes pas dans l'ordre du cosmétique ou des déclarations de principe mais d'une véritable réforme soutenue par une volonté politique très claire. La monarchie étant prescriptrice dans ce domaine, le Roi a choisi de montrer sa femme et de lui confier des activités sociales. Pour mémoire, c'est feu Mohamed V qui avait, le premier, dévoilé ses filles et les a inscrites à l'école initiant un mouvement en ce sens chez les élites citadines. Sur ce dossier aussi le chemin parcouru est important, jamais égalé auparavant, mais les défis restent tout aussi imposants. Le combat pour l'égalité parfaite, nécessite maintenant de la pédagogie et d'autres réformes qui doivent d'abord s'assurer du soutien populaire. C'est la mission de tous les démocrates que d'œuvrer à la création des conditions d'avancées encore plus importantes. La volonté politique du Roi est elle, évidente, prouvée dans les faits.