Après plus d'une dizaine d'année de carrière dans les télécoms, Mehdi Kettani prend la direction de Bull au Casanearshore. Il prend les rênes d'un nouveau secteur en pleine explosion qui participe au développement du pays. Pouvez-nous résumer votre parcours jusqu'à votre arrivée à Bull ? J'ai toujours voulu avoir une expérience au Maroc et rentrer au bercail après la France. L'explosion économique et la croissance du pays m'ont donné envie de rentrer. Les opportunités sont arrivées avec une proposition pour rentrer chez Bull. J'étais plus dans les télécoms que l'informatique, mais cela m'a tout de suite intéressé. Je suis arrivé pour le positionnement de Bull au Maroc à partir des cœurs de métiers, soit l'informatique lourde avec des matériels compliqués de stockage pour des infrastructures et des projets d'intégration et de développement. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ? Mes objectifs sont intimement liés à l'entreprise. Aujourd'hui, Bull est une entreprise des technologies de l'information qui exerce plutôt dans l'informatique complexe. Je me suis fixé pour objectif de garder le cap sur le cœur de métier et de continuer à délivrer un service de plus en plus large. Nous avons une croissance importante que nous devons digérer pour avancer. La crise a-t-elle modifié ces enjeux ? Nous sommes sur des cycles de ventes longs, donc les projets sur lesquels les décisions ont été prises, sont des projets initiés il y a quelques temps. Nous sommes aussi surtout sur les chantiers de modernisation de l'Etat donc il y a peu d'annulation. Les secteurs touchés par la crise sont plus enclins à annuler leurs projets. Nous serons à un moment ou un autre touchés par ce creux de vague. Il sera néanmoins peut être compensé par la croissance d'autres secteurs. En revanche, 2010 risque d'être une année moins prospère que 2008 ou 2009. Quelle place joue Bull Maroc dans la multinationale ? Nous constituons un point important de présence pour le groupe et dans la zone Maghreb en particulier. Nous sommes présents au Maroc depuis 1950. On continue à se développer et on se tourne aussi vers l'étranger. Il y a un enjeu local et international. Quel bilan dressez-vous de l'appropriation de l'informatisation du pays ? Je pense que l'ensemble des acteurs institutionnels au Maroc ont vraiment bien intégré les enjeux de l'informatique dans l'amélioration de la performance. Cet état a commencé depuis quelque temps, par exemple avec l'automatisation de la douane pour un service plus efficace. Les collectivités locales sont dans un programme très important d'informatisation et de création d'une base nationale d'état civil que l'on ne retrouve pas en France. Tout cela se fait avec des technologies avant-gardistes au Maroc. Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est la pollution informatique ? Un micro-processeur de la taille d'une tête d'épingle a le même apport calorifique qu'un fer à repasser. Dans les gros data center, on commence à avoir de vrais problèmes pour refroidir les appareils. L'extrême computing consiste à mettre en peu d'espace de grosses capacités de calcul. Nous voulons faire en sorte que ce peu d'espace soit refroidi le mieux possible. L'informatique verte c'est donc consommer un minimum d'énergie en apportant un maximum de capacité de calcul. Quelle est votre vision du manager ? Un bon manager est déjà quelqu'un qui a une vision. Il doit se fixer ses objectifs individuels et ensuite les faire partager aux autres. Un bon manager doit être capable de comprendre une situation d'un point de vue individuel mais aussi d'un point de vue collectif pour manager son équipe. Une idée de l'informatisation du Maroc dans 10 ans ? Une vision à dix ans serait très macro. Sur un intervalle plus court, nous avons équipé 1000 salles de classes multimédias dans différentes écoles du Maroc. Il y a un énorme projet pour équiper les classes d'écoles d'Internet afin d'améliorer le système éducatif. Permettre à des enfants d'aller sur la toile, c'est accéder au monde entier et le développement passe aussi par cela. Votre conseil aux futurs managers ? Personnellement, je cherche des personnes rigoureuses, motivées et qui veulent s'investir. Il faut savoir comprendre la culture de l'entreprise pour se l'approprier. Le collaborateur efficace est une personne capable d'aller plus loin et ne pas se contenter de ce qu'on lui demande.