Fraîchement nommé directeur de Nokia pour l'Afrique du Nord, Eddy Rizk a des idées bien claires sur la téléphonie pour l'Afrique. Le lancement du N97, dernier-né de la famille Nokia, était l'occasion de revenir sur la marque et ses ambitions. Pouvez-vous nous parler de votre arrivée à la tête de Nokia Afrique du Nord ? Cela fait quatre ans que je travaille avec Nokia. Les deux premières années, j'étais basé à Dubaï où j'étais responsable de la communication et du marketing pour le Moyen-Orient et l'Afrique, soit 64 pays. Ensuite, je suis passé directeur général des ventes en Egypte pour l'Afrique du Nord et l'Est. Depuis janvier, j'ai été promu responsable du Maghreb, de la Lybie et l'Egypte. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ? Sur le plan professionnel, j'essaye de créer un impact positif avec mon équipe. Le travail en équipe est primordial, car l'on doit avant tout travailler avec des hommes pour atteindre ses objectifs. Après, je souhaite gagner des parts de marchés, en valeur, avoir plus de visibilité pour la marque. Par exemple, Nokia n'est pas présent en Algérie ou en Egypte. Nous passons par des distributeurs. C'est aussi une autre façon de travailler et de gérer la marque. Sur le plan personnel, j'apprends toujours avec Nokia à travers les nombreux changements de la marque. Mon nouveau poste me permet de voir de nouveaux horizons grâce à un secteur en constante évolution. Quels sont les enjeux de Nokia sur le marché Nord Africain ? C'est un gros morceau. Nous devons voir le Maghreb comme trois pays distincts parce qu'ils diffèrent dans les modes de consommation. Chaque pays a sa propre stratégie et donc son propre plan d'action. Si on prend les pays comme l'Egypte, la chose la plus importante est d'avoir une bonne relation avec notre partenaire et une bonne visibilité de nos produits. La crise internationale ne vient t-elle pas modifier les enjeux ? La force d'une entreprise est de savoir comment continuer à vivre pendant la crise, la passer, et maintenir ses investissements pour le futur. Chez Nokia, nous investissons près de 10,5% du chiffre d'affaires dans la recherche et le développement. La technologie va très vite et l'on ne peut rester en marge. Il faut avoir constamment les yeux tournés vers le futur. Actuellement, le taux d'équipements en téléphonie mobile est de 75 % au Maroc, comment faire pour augmenter les ventes ? On passe aujourd'hui plus à la stratégie du remplacement. Pour exemple, au Koweït, les particuliers changent jusqu'à trois fois de téléphone par an. Si nous n'en sommes pas là au Maroc, nous devons connaître au mieux les besoins du consommateur pour savoir subvenir à ses besoins. La R&D nous permet d'apporter une solution de téléphonie mobile au quotidien. Par la suite, la distribution permet de fournir aux utilisateurs un téléphone Nokia. Enfin, la relation client joue un rôle capital en ressentant les émotions du client pour savoir le garder chez nous. Internet est la grande obsession dans les portables de nos jours ? Dans les marchés matures, l'Internet sur mobile dépasse les 100% d'utilisation. C'est une tendance qui se généralise en Afrique. L'accès à Internet sur mobile dépend aussi des opérateurs et de la technologie mais l'arrivée de la 3G permet une grande qualité de flux d'information. Notre but est aussi de faire connecter les internautes, non plus par un ordinateur, mais par la téléphonie mobile. Quelle est votre vision de la téléphonie mobile dans 10 ans ? La technologie change à très grande vitesse. Il y a trois ans, un téléphone comme le N97 aurait été considéré comme de la science-fiction. Aujourd'hui, le besoin d'information est capital. Il faut être constamment sur le coup pour savoir ce qui se passe autour de nous. C'est la nouvelle façon de consommer Internet et nous devons répondre au besoin grandissant d'information des consommateurs. Votre conseil pour les futurs managers ? On peut résumer les qualités en trois points. Il faut savoir apprendre car personne n'est parfait. Un jeune doit avoir une vision de son avenir et enfin, il ne faut pas rester isolé car une idée doit être travaillée et triturée à plusieurs.