Les coulisses des tribunaux ne manquent souvent pas d'anecdotes. La salle d'audiences numéro 8 du tribunal de Première Instance de Casablanca, en connaît plusieurs. En cette période de chaleur, la Chambre correctionnelle du tribunal de Première Instance de Casablanca, qui est souvent bondée, voit défiler des vingtaines d'accusés par jour pour différents crimes et délits. La semaine dernière, devait comparaître un jeune homme accusé de violence et de vol. La mère, installée sur un banc à proximité des accusés, conseillait à son enfant de tout nier en bloc. Mais lorsque le président de la Chambre l'a appelé à la barre, l'accusé devait répondre aux questions. Il a raconté qu'il buvait de la mahia avec ses copains du bidonville. Au bout d'un moment, il a eu faim et il s'est dirigé vers le four du quartier pour prendre un croissant. Le boulanger le lui a refusé et l'a frappé. Mais le boulanger, qui était présent dans la salle, a donné une autre version des faits. Il a accusé le jeune de lui avoir arraché le croissant sans le payer, lui a donné un coup de couteau et volé 6.000 DH. L'accusé a juré ne plus se souvenir de ces faits. Mais lorsque le juge lui a demandé ce que faisait le couteau dans sa poche, il a répondu qu'il s'en servait pour hacher les tiges de kif. - «C'est ainsi, Monsieur le juge. Je suis un accroc du hachich et du kif. C'est dieu qui l'a voulu, mais je n'ai pas volé le boulanger. Si j'avais su, je serais resté sans manger», a-t-il conclu.