Même si nous sommes des militants endurcis pour que triomphe le respect par les pouvoirs publics des libertés fondamentales, individuelles, collectives et d'expression au Maroc, nous ne saurions nous taire, en revanche, sur les abus intolérables d'une certaine presse à sensation qui piétine les règles élémentaires de la déontologie professionnelle pour tenter de «scooper» dans la vie privée des citoyens. Ce comportement inconscient et irresponsable est encore plus répréhensible lorsque la cible visée concerne des membres de la Famille Royale. Mais, le plus grave, c'est lorsqu'on apprend de source policière que les photos qui ont fait l'objet d'une descente musclée de perquisition dans les locaux de l'hebdomadaire Al Ayyam et un interrogatoire « serré » des mis en cause responsables de la publication et de la rédaction, notamment les photos de SAR la princesse Lalla Latifa, mère du Roi Mohammed VI et de Lalla Abla, mère de feu Hassan II, ont été dérobées de la résidence Royale de Skhirat. Il est évident que la « bourde » commise par la publication de détenir illégalement un patrimoine photographique volé, et qui plus est, au plus haut niveau de la hiérarchie institutionnelle nationale, est incommensurable et constitue un précédent dangereux pouvant déteindre sur la restriction des espaces de liberté aux autres titres nationaux.