Il est exposé à tous les projecteurs et ouvert à toutes les critiques. Il y en a qui aiment, d'autres moins, d'autres encore pas du tout. Mais il ne laisse jamais indifférent. Preuve donc de son importance. Combien de dirigeants d'autres sports voudraient voir la discipline dont ils ont la charge bénéficier du même intérêt que celui dont jouit, depuis toujours, le football. Ainsi, le championnat de football a-t-il consommé à quelques matchs près, une première moitié qui justifierait une sorte de pré-bilan. Côté satisfaction, il y aurait lieu de citer, en premier, cet engouement déjà cité qui, même quand il ne se traduit pas en termes d'affluence, est assez perceptible à travers la presse généraliste ou spécialisée ou à travers les discussions de café. Comme partout ailleurs, certaines équipes font plus recettes que d'autres. La visite de clubs comme le Raja, le WAC ou les FAR est toujours perçue comme une belle opportunité par la trésorerie du club hôte. Le reste du temps, il faut que le club soit dans une phase exceptionnelle pour pouvoir déplacer les grandes foules. Et comme si ce football était jaloux de son propre succès, quoique relatif, il se fait infliger quelques douloureux huis clos. Là, « la palme » est revenue au Kawkab de Marrakech privé de son public pendant six longs matchs, talonné d'assez près par l'Olympique de Safi. Les déprogrammations ou programmations de dernière minute font le reste. Il n'en reste pas moins que de plus en plus de parties sortent de cette médiocrité ambiante pour présenter un niveau qui fait désormais dire à certains, que le football marocain «est le meilleur à l'échelon arabe». Comme référence, il y a beaucoup mieux, mais ce serait tout de même fait pour flatter quelque peu. Toujours est-il que la traditionnelle hégémonie de quelques rares formations aux dépens de toutes les autres, se trouve être contestée. Le Raja par exemple, a dû passer par un vrai passage à vide avant de pouvoir se ressaisir. Le Wydad pour sa part, est loin de convaincre. Et ce n'est pas une place au milieu du tableau qui serait faite pour satisfaire les Wydadis purs et durs. Il y a jusqu'à l'ASFAR que l'on voyait dominatrice de par ses moyens, son potentiel humain et les objectifs déclarés. Mais c'est bien le Difaa d'El Jadida qui aura coiffé tout ce beau monde au poteau, en s'imposant en leader à l'issue de cette première manche. Saura-t-il tenir le coup jusqu'au sprint final pour s'adjuger le premier sacre de son histoire ? Le spectacle aura été donc par moments de la partie. On le doit aussi à la qualité des pelouses et à l'avènement de cette surface synthétique mal aimée qui aura donc fini par donner ses preuves. Il fallait juste prendre le temps de s'y habituer. Malheureusement, de temps à autre, assez fréquemment tout de même, quelques maladresses aggravées par de déplorables agissements viennent noircir le tableau. C'est ainsi qu'une seule erreur arbitrale peut bien prendre l'ampleur d'un drame national. Et toujours dans le chapitre des tristes illustrations, il y a eu ce bien insolite forfait de l'équipe de la JSM pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le pécule, ni avec le sport, c'était à l'évidence petitement « politique ». Pour une question d'opposition de quelques couleurs partisanes, on a privé l'équipe de recettes. Celle-ci a fini par afficher au prix d'un boycott son ras-le-bol. On a par ailleurs frôlé un autre forfait, celui du Chabab de Mohammedia acculé à suivre le championnat de l'élite avec des moyens trop insignifiants. Difficile pour un football qui n'a pas fini de chercher à se mettre à niveau pour atteindre cet objectif en temps voulu avec des problèmes de ce genre. Concluons par un chiffre celui devant renseigner sur le degré d'efficacité de nos lignes d'attaque qui, les seize réunies, ont marqué la bagatelle de 221 buts contre 423 par leurs homologues françaises. Il est vrai que la Ligue 1 compte plus de clubs et qu'on a bel et bien fini l'aller sans qu'il y ait quelques matchs en souffrance, mais la différence n'en est pas moins palpable. n